Si vous ne l’avez pas encore deviné, j’ai emménagé à Reims en janvier dernier. Même si je suis régulièrement à Paris, je commence petit à petit à prendre mes repères pour devenir une vraie Rémoise, ou presque.
Découverte de l’Ange au Sourire
Arriver dans une nouvelle ville et une autre région, c’est aussi apprendre à connaître ses symboles, ses traditions, ses rendez-vous. À Nantes je m’y suis faite plutôt rapidement grâce à la vie étudiante qui m’encourageait à visiter, sans parler du fait que je travaillais moi-même à mi-temps dans un lieu touristique à savoir le Maillé-Brézé.
À Reims, ville des sacres, on ne peut pas passer à côté de la Cathédrale. Au début je ne comprenais pas vraiment pourquoi chacun s’arrêtait pour prendre en photo le côté de la porte gauche (portail nord). Puis j’ai saisi, c’était l’Ange au Sourire qui attirait toutes les attentions. Cette figure d’Ange présente sur les pancartes de l’A4 quand on arrive à Reims, et aussi sur les boîtes des biscuits Fossier.
Quand l’un des nombreux anges souriants de la cathédrale de Reims devint un véritable symbole
Si le sourire de Reims n’est pas celui de l’autorité, c’est que l’ange est dans la ville, comme perdu et pourtant le seul visible. Il n’est pas la pierre qui avec d’autres pierres porte l’ensemble de cette famille serrée sur elle-même, énorme, diverse et étroite, où chacun garde un nom et qui a couronné de ces noms tant de postérité. ((Robert Antelme, « L’Ange au sourire », Lignes 1994/1 (n° 21), p. 123-124. DOI 10.3917/lignes0.021.0123))
On l’appelle aussi le Sourire de Reims. Pourtant la cathédrale ne dispose pas d’une seule statue d’ange qui sourit, et parmi les 2 303 figures sculptées qui composent les façades de l’édifice, on peut se demander pourquoi cet ange adossé à une porte a fait tant d’impressions.
Tout cela est une histoire de symbole, et même de symbole patriotique.
Lors de la Première Guerre Mondiale, le bombardement de Reims est lui-même tout un symbole. Détruite la cité des sacres, cette ville qui a longtemps porté la grandeur du Royaume de France. Un Roi ne pouvait être sacré qu’à Reims, c’est même pour cela qu’on en a tant voulu à Charles X. Le comte d’Artois, roi après la Révolution Française avait alors fait une petite bourde en choisissant d’être sacré à Reims comme ses prédécesseurs de la monarchie absolue.
Bombarder Reims, c’était donc bombarder le patrimoine français, son histoire, et sa puissance.
Alors lorsqu’on a découvert la cathédrale incendiée, et même complètement détruite, on a réagi. L’abbé Thinot a ramassé les morceaux de la tête de l’Ange au Sourire décapité par une poutre qui tombait. Imaginez la découverte de cette tête d’ange brisée, alors qu’elle sourit, dans un coffre telle une relique par Max Sainsaulieu en 1915.
L’Ange au Sourire était devenu une statue martyre. Elle représente la France touchée dans son Histoire.
Pour en savoir plus sur Reims, vous pouvez parcourir la carte de mes visites de la ville et sa région où le répertorie chacun des articles qui en parle : ICI.
Si ce sujet vous intéresse, je vous invite à lire ces autres billets :
- Du haut de la cathédrale de Reims, visite de la galerie des rois et de la charpente
- Visite du Palais du Tau
- Visite de la Bibliothèque Carnegie derrière la Cathédrale de Reims, œuvre art déco
- La cathédrale de Reims vue du ciel, des photos de l’intérieur de la cathédrale au drone
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