Ce printemps cela fera une année que j’ai (re)commencé à écrire régulièrement dans un journal. Quasiment quotidiennement, je rédige quelques lignes ou même plusieurs pages de notes, de réflexions et autres informations sur mon quotidien. J’espère que personne ne lira cela avant ma mort, quelque part. Mais je trouve l’exercice utile.
Cette pratique m’est revenu après avoir écouté l’émission Grand bien vous fasse « Pourquoi l’écriture intime fait-elle du bien ? » du 5 Avril 2022. Quelques jours plus tard, je reprenais un de mes carnets pour y annoter une date puis faire défiler un stylo noir le long des lignes déjà tracées.
Les carnets ont évolué ainsi que ma façon de noter les dates. J’ai utilisé mon tampon encreur, j’ai souligné, surligné et maintenant je m’amuse avec une étiqueteuse manuelle. Je crois que j’aime bien jouer un petit peu avec la mise en forme, même si nous demeurons loin des efforts créatifs que peuvent mettre en place certaines personnes dans leurs journaux. Le journaling devient parfois une véritable discipline en fonction de ses pratiquants. J’ai vu de tout, en me documentant sur les personnes qui témoignent de leur pratique. Je me suis surtout lancé dans une certaine aventure : la recherche d’un système qui me convient pour tenir sur la longueur. Depuis quelques mois maintenant, je crois que j’ai enfin saisi de quoi j’avais réellement besoin en terme de format et de mon utilisation de ces différents cahiers. Car mon usage boulimique des cahiers et des carnets n’est pas du tout un secret. Je les acquiers, je les achète, on m’en offre, et je les remplis. C’est même très satisfaisant pour moi de combler les vides de ces pages pour y apposer une trace qui est la mienne. Je sais que certaines personnes, me lisant peut-être, craignent de gâcher leurs cahiers. J’ai envie de dire que c’est la première fonction qu’ils revêtent réellement. Être utilisés, avoir des pages gâchées, des ratures et des mises en formes hétérogènes.
Je vous parlerai plus tard de ce système finalement trouvé. Cela mérite un sujet à part.
Parlons plutôt ici de ce que m’apporte le fait de tenir un journal !
Une gymnastique de l’esprit
Il fut une époque où j’étais régulière sur le sport. Maintenant j’ai des phases de 2 à 3 mois de sport régulier, puis au moins 1 bon mois de pause, et rebelote. J’ose espérer que mes périodes intensives s’équilibrent avec les périodes d’oisiveté pour rentabiliser mon abonnement à la piscine. Mais, je crois bien que non. Cela m’évite au moins de devoir parler à quelqu’un à chaque fois que je dois me rendre à la piscine pour acheter une entrée, et c’est déjà pas mal du tout.
Pour écrire dans un journal, c’est un peu pareil. J’ai remarqué que j’avais des périodes où j’écrivais absolument tous les jours ou presque, puis paf, 5 semaines sans rien. Et ça repart.
Je peux rédiger des notes sur ma journée, sur mon ressenti, ce qui m’a marquée ou encore ce qui m’a blessée ou amusée. Mais il m’arrive aussi de faire des exercices pour répondre à des questions presque au hasard comme « est-ce que je voudrais changer quelque chose dans ma vie aujourd’hui ? » ou « quel est le dernier rêve dont je me souviens ? ». Cela force à remettre son vécu en perspective et à se mettre un peu en scène. C’est comme raconter des choses à soi-même.
Relire d’anciennes pages
De temps en temps, j’ouvre une page totalement au hasard afin de voir ce que j’ai pu écrire à ce moment et dans quelle humeur j’étais. Tout dernièrement, j’ai relu quelque chose que j’ai écrit au sujet de difficultés dans ma vie traversées l’été dernier. Cela m’a fait du bien de me dire que c’était passé. C’est passé, comme tout passe, et finalement on en ressort toujours quelque chose.
De la même manière, je peux aussi m’interroger sur ce qu’il a pu se passer à un certain moment. Pour l’instant, je dispose encore de trop peu d’historique car une année, c’est court dans une vie. Mais finalement je crois que ce n’est pas un hasard si je me suis remise à tenir un journal en 2022 et si cela a aussi bien perduré. 2022 fut une année relativement décisive pour moi, en ce qui concerne bien des sujets et sur tous les plans de ma vie.
Je me demande ce que dira mon moi de 2024 en lisant ce que j’ai écrit dans mon cahier ces derniers jours.