The Loop Art Project est un travail enfant de la collaboration entre Villeroy & Boch et le designer typographe Ebon Heath. Ces pièces uniques permettent alors d’allier le design d’objet du quotidien et recherche graphique visuelle. Ebon Heath déjà habitué au travail des lettres dans des volumes s’adapte alors à l’histoire et à l’image Villeroy & Boch.
S’inspirer de l’histoire
J’imagine qu’il n’est pas aisé de travailler sur une marque telle que Villeroy & Boch tout en gardant son style, lorsqu’il s’agit d’une enseigne qui dispose d’un tel historique. Le logo même de la marque assume et réclame son ancienneté pour mettre en valeur un prestige d’antan.
1748, c’est au XVIIIe siècle que se naît l’entreprise de céramique allemande. Une belle époque où la puissance d’une nation se mesure au prestige de sa production artisanale et artistique. Et pourquoi ne pas partir là-dessus ? Puisque la modernité n’est pas forcément le contraire de l’héritage, elle peut alors être une première source d’inspiration.
La patte de Ebon Heath
Ebon Heath met en place des installations typographiques en volume. La lettre est son médium mais les matériaux et les techniques se développent dans des espaces en volume. Son travail m’inspire plus la sculpture typographique car son oeuvre s’insère dans des espaces et prend ainsi une dimension visuelle toute autre.
L’enjeu de travailler pour de la céramique est alors de conserver son authenticité, celle pour laquelle on fait appel à lui, tout en réussissant à s’insérer sur des volumes fonctionnels. Néanmoins, il est hors de question de se contenter de faire de la peinture sur céramique !
Et comme un échange entre les deux acteurs du LoopArt Project, le travail graphique exécuté est également une pièce maîtresse de quelques installations de Ebon Heath. C’est un échange de bons procédés, ou est-ce bien tout simplement la marque qu’un travail plastique ne s’arrête pas à l’achèvement d’une commande.
Villeroy & Boch, leçon de design
Je n’ai pas les moyens de m’offrir de la vaisselle avec de la feuille d’or (oui, ils ne déconnent pas avec The LoopArt Project). En revanche, j’ai pu avoir accès à une des tasses de l’enseigne. Cette dernière est parfaitement simple mais ses lignes révèlent une véritable leçon de design d’objet que nous pourrions retenir.
Démonstration lors de mon petit-déjeuner !
Quelle est la différence entre un bel objet et un objet design ?
Dans les objets utilitaires – ceux pour lesquels ont exerce ce qu’on appelle vulgairement les métiers des arts appliqués – il y en a de très beaux et très décoratifs. Certains nous offrent de splendides performances en graphisme pour attirer l’œil et charmer les moments d’utilisation.
La tasse dont je dispose correspond quant à elle parfaitement à ce que j’appelle un objet design. Sa forme est étudiée pour convenir parfaitement à la main et c’est avec surprise que je l’empoigne avec un confort. Mon pouce se pose de manière naturelle et sans pression sur la forme légèrement incurvée de la anse. Quand à mes quatre autres doigts, ils épousent sans problème l’autre côté, et ma main n’est finalement que le support de la tasse.
Je ressens la différence, c’est comme si ma main n’avait à exercer aucune pression pour maintenir la tasse alourdie par mon thé vert genmaichai. Seul mon poignet est sollicité et ma main se repose.
Cela me fait l’effet des sacs à dos de randonnées bien conçu où c’est le bassin et non le dos qui exécute l’effort. Un simple détail de forme et de prise en main change tout.
Vous l’aurez compris, petit coup de coeur pour la tasse Villeroy & Boch, qui au passage coûte une vingtaine d’euro si vous êtes intéressés. Elle est disponible ici.
Ci-dessous, voyez la mignonne souris de ma boule à thé Damman Frères : exemple parfait du joli ustensile mais parfaitement mal conçu, car elle laisse échapper une grande partie des feuilles en fermant excessivement mal.
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