Tiens ! J’avais presque oublié que j’avais la clef pour venir ici. En tout cas, c’est toujours aussi sympa de te voir. Oui, j’ai été très occupée, ou pas, en fait je ne sais plus trop. Ce qui est sûr, c’est que beaucoup de choses sont passées depuis mon dernier billet du 11 décembre. Des bonnes nouvelles comme des mauvaises.
Même à 30 ans et demi, on en apprend beaucoup sur soi-même.
Oui ! J’ai 30 ans et demi, même que je trouve cet âge hyper chouette. Ceci dit, j’espère que cela n’est pas le meilleur moment de ma vie, car cela fait clairement quelques semaines que je suis vraiment fatiguée.
J’ai été très fatiguée, très énervée, très triste, très heureuse, très joyeuse. Un véritable ascenseur émotionnel totalement ingérable, et il faut le dire, c’est proprement épuisant (pour moi et mon entourage, je suppose). J’ai fait beaucoup trop d’allers et retours entre Reims et Paris. C’est peu par rapport à mes connaissances et amis qui le font tous les jours, la petite différence étant que lorsque je monte à la capitale, j’ai souvent 3 ou 4 rendez-vous qui s’enchaînent. C’est vraiment, vraiment, une mauvaise idée quand tu as des grèves et aussi quand tu es déjà physiquement au bout du rouleau depuis l’été. Résultat des courses, j’ai les plantes de pieds incroyablement tendues, donc j’ai mal au dos, et je grogne. Il a fallu que j’achète une bassine pour faire des bains de pieds. Déjà que j’ai 70 ans dans ma tête, il a fallu que cela se matérialise par des actes.
J’ai détesté, et pourtant j’ai adoré. Comme dirait Edouard, “force est de constater” que je suis définitivement citadine. Pourtant, j’aime la campagne, c’est sûr. Et surtout, j’aime les forêts, j’en ai déjà beaucoup parlé par ici. Mais il me faut du monde, de l’échange, de la nouveauté. Quand on a 60 habitants, c’est plus compliqué. Et encore, il y a Internet !
Quand je m’énerve pour rien (ou pas).
En ce moment, dans ma ville, je croise beaucoup de gens. En soi, c’est positif, parce que cela veut dire que je commence à avoir une vie sociale. Cependant, étrangement, cela m’a beaucoup, vraiment, terriblement, comme ça *écarte les bras*, énervée.
D’une part, cela me rappelle la petitesse de mon centre-ville (okay hyper-centre, si tu veux) et à quel point les gens que je peux connaître fréquentent à peu près les mêmes endroits que moi. C’est convivial, ça fait village, mais quand tu es dans tes pensées et que tu as envie d’être peinarde avec toi-même, toi, et ton surtoi, c’est pénible.
D’autre part, cela représente aussi les rencontres furtives dont on ne profite pas. C’est à peu près ce que je vis avec la plupart de mes amis ou ma famille, que je croise à Paris ou ailleurs, qui souvent se décommandent “parce que La Vie”, comme j’aime dire. Alors on se salue, on se demande des nouvelles rapidement, mais on n’a pas le temps. Ou alors, on réalise qu’on n’a en fait pas grand chose à se dire et que les 10 dernières minutes passées là étaient finalement des formalités liées à notre grande politesse.
Et c’est aussi à l’image de ce quotidien où je suis très sollicitée, avec des urgences dans tous les sens. Et je déteste ça, car je hais les changements de planning, et que l’on me parle quand j’essaie de réfléchir. Être trop sollicité tue la créativité, sache-le.
Ah oui, je me suis aussi beaucoup énervée contre les gens impolis, surtout les gens ingrats. J’en peux plus, mais ça voue tuerait d’être reconnaissant une fois dans votre vie, ou de ne pas considérer les autres comme étant forcément à votre service ?
Je me suis aussi beaucoup énervée contre les fake meds, les effets de groupe pour se reconnecter énergiquement à ses ovaires, et toute forme d’ésotérisme.
J’ai vu le temps passer.
T’ai-je dit que j’avais eu un prix ? J’ai été récompensée en tant que “Jeune personnalité Search” (“Jeune Espoir” pour < 35 ans) à la fin de l’année 2019. Même que ça parle de moi un peu ici, ce qui m’a valu une interview par là. À cette occasion, j’ai fait un discours, où j’ai annoncé que je faisais du Web depuis la moitié de ma vie. Et c’est un peu fou.
Chose idiote, je complexe sur mes cheveux blancs depuis quelques temps. Je ne vois que ça, je ne sais pas quoi en faire. D’ailleurs, on m’a donné récemment 37 ans.
Et puis, il faut tout de même que je te l’annonce, mais Pinouf, le lapin nain, nous a quitté cette semaine après 2 mois de maladie et 9 ans de mignonneries. J’espère qu’il est parti apaisé et sans douleur grâce à la magie de la morphine, et surtout qu’il a passé une vie agréable en ma compagnie.
J’ai vu les gens changer, à commencer par moi.
Je n’ai pas vraiment changé, je pense que je suis peut-être juste un peu plus affirmée. En fait, je crois que je suis toujours un peu énervée. D’ailleurs :
C’est cliché, mais je crois que quand il t’arrive des malheurs qui te font te rendre compte que la vie est bien courte, alors tu oses sans doute un peu plus.
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