Never Say Crotoy Again

C’était un jour d’octobre 2012 et les missions se faisaient rares depuis la dernière à Dieppe. Je me rappellerai toujours de celle-ci. Notre ascension de deux kilomètres pour retrouver le refuge derrière le Auchan fut des plus rudes et l’invasion aliens étaient bien plus terribles que je ne le pensais.

Le soleil quittait Paris pour laisser place aux nuages gris et au vent froid. Ces nuages sont si bas, je déteste cela. J’ai sans cesse l’impression qu’il se forme un plafond oppressant qui m’empêche de respirer. C’est dans ce contexte que je reçus un télégramme de Q. Il nous a convoque pour une excursion périlleuse, cette fois-ci il ne s’agit pas de maintenir des petits aliens au bout de fils de nylon. Non, aujourd’hui nous partons à la chasse aux phoques.

Je ne pourrais pas vous raconter tout ce qui se passa durant cette mission. D’une part, je n’en ai pas le droit et d’autre part il y a des choses qui ne se disent que dans des situations de vie ou de mort.
Des informations risqueraient de compromettre votre sécurité ainsi que celles de mes compagnons. Une équipe de choc venue des quatres coins du globe. En effet, certaines parties de la missions demandaient des compétences telles, qu’il nous a fallu appeler l’aide d’un agent espagnol ou encore celui venu de Guadeloupe.
Il faut prendre ses précautions lorsqu’on décide de s’aventurer dans la baie de Somme. Le Crotoy est une terre de tous les dangers.

Notre couverture est simple. Nous sommes un groupe d’amis venus passés le week end dans une petite maison au bord de la mer. C’est alors le moment de faire un peu de tourisme et de se mêler de loin aux habitants. Nous devons recueillir des données afin de retrouver le phoque.

Ce phoque n’est pas ordinaire, non, son nom de code est PFLHD85 : Phoque from Le Hourdel 85. Cet animal est le pire de son espèce. Les témoins disent l’avoir vu au Hourdel en compagnie de touristes. C’est bien entendu un gag et il est certain qu’un trafic de sprats fumés se cache derrière ces entrevues.


Notre véhicule endommagé dès l’arrivée en gare m’inquiéta terriblement. Est-ce un cas de sabotage ? Ou bien notre contact local est-il tombé du côté de l’ennemi marin ?
Les plages du Hourdel ne semble pas dangereuses, mais je me méfie toujours des apparences et j’ai eu raison cette fois-ci. La marée montante à toute vitesse nous a loupé de peu et une chaussette mouillée peut faire bien plus de maux qu’il n’y parait.

Les repérages sur place ne donnèrent malheureusement que peu de chose. Aucun phoque à l’horizon et des famille semblent se précipiter. PFLHD85 aurait-il eu vent de notre arrivée ? Malgré le matériel prêté par Q pour la mission, nous ne trouvons aucune trace des animaux à moustaches.

Une silhouette eu l’air de se découper à la surface de l’eau, une masse sombre et ronde en mouvement… Je crois que nous ne saurons jamais si ce fut là un éclaireur des phoques ou bien le cerveau de leur opération venu nous narguer.

Les conditions climatiques se dégradèrent alors rapidement et nous fûmes forcer à une course sous l’orage et la grêle. Fort heureusement, un troquet put nous recevoir et nous offrir un refuge pour quelques heures. Mais notre équipement était fichu. Mon manteau de combat et mes chaussettes conçues pour le salto et la vrille arrière étaient glacées.

Le bilan de la mission  ? Un échec.

Je suis intimement persuadée qu’il y a une taupe dans notre groupe. Mais une telle information ne peut être inscrite sur le rapport car elle n’est fondée que sur un sentiment personnel. Néanmoins, une succession de pannes me force à croire en un sabotage pur et simple. J’ai même été suivie par un chien noir durant 2 Km. C’était un espion de notre ennemi, il n’y a aucun doute là dessus.

Le Crotoy, nous nous reverrons.


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