J’ai donc enfin lu du Stephen King. C’est fou. Comment ai-je pu passer à côté de ça ? Bon, il y a plusieurs raisons totalement snobes et un peu idiotes.
Je pensais d’abord que ce n’était pas pour moi. C’était pour les adultes. OK, maintenant je suis adulte. C’est pour ça que j’ai le droit d’en lire, mais il est vrai qu’à force de voir les livres de chevets de mes aînées, que je considère comme étant plus mûres que moi, une forme de barrière mentale s’est faite et est restée longtemps. Non ça c’est pour les grands, ok, next, je ne lirai pas ce livre. Et au cours des années, mon attention ne s’est finalement jamais vraiment posée sur Stephen King. C’est le visionnage d’un documentaire qui me poussa à demander des recommandations. Mais si tu me lis régulièrement, tu connais déjà cette histoire.
En un sens, je suis assez contente d’avoir eu ce parcours de lectrice. Durant mes études, j’ai lu beaucoup de classiques. Énormément. Cela me laissait un peu moins de temps à l’époque pour apprécier la littérature contemporaine. Mais ce sont aussi des lectures que je n’aurais sans doute pas eues si je n’avais pas suivi des études de lettres modernes. Aujourd’hui, j’ai toute ma vie d’adulte pour lire plus variée, rattraper des références manquées, et peut-être mieux en profiter.
Marche ou crève
Paru sous le pseudonyme de Richard Bachman, Marche ou crève est sans doute le roman que l’on me recommanda le plus. C’est non seulement un ouvrage que l’on me conseilla souvent, mais surtout en haut de la liste de “par quoi tu dois commencer”.
Je me suis donc exécutée, me rendant quand c’était encore possible dans les rayons de la librairie proche de chez moi. Et voilà, je rentre avec Marche ou crève sous le bras, sans aucune idée de quoi cela parle.
Ray Garraty habite dans l’État du Maine. Il est déposé par sa mère dans une zone perdue presque au milieu de nulle part, et y rencontre un groupe de 99 autres garçons de son âge. Des adolescents et des jeunes adultes, venus ici pour marcher. Toute cette bande forme un convoi accompagné de véhicules militaires, et les soldats qui vont avec. Ils doivent marcher, selon un règlement précis qui prévoit notamment une vitesse minimale obligatoire. Des avertissements sont donnés, au bout de 3 avertissements, le concurrent est éliminé. Il est exclu de la marche grâce à une balle de fusil (ou plusieurs parfois). Cette marche n’a pas de fin, seul le dernier concurrent la voit.
Façon highlander de la compétition sportive, la marche est longue, cruelle, et à la fois terriblement humaine. Les descriptions m’ont rappelé l’ambiance des courses organisées, auxquelles j’ai moi-même pu participer. Je suis vivante, vous voyez bien que je l’ai fait dans le monde réel.
Ray Garraty fait connaissance avec ses concurrents. Il se lit d’amitié avec certains, et c’est un récit fascinant. Il ne se passe rien, et il se passe tout. Le topo est absolument simple et pourtant chaque pas prend une importance capitale à la fois pour les personnages et pour moi, lectrice. J’ai accompagné ces marcheurs des kilomètres durant, dans leurs sentiments et leurs douleurs. Marche ou crève est surprenant. Merci de me l’avoir conseillé.
Pour lire la randonnée fatale :
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