L’horreur du shopping

Dans la vie, il y a des choses à faire. Dans la vie d’une fille citadine prenant un peu soin de son apparence, il y a des impératifs. Dans la mienne, ça  a été le shopping de rentrée. C’est le nom que je donne à cette période d’une semaine qui tombe toujours entre fin août et début septembre. C’est la fameuse semaine, que dis-je, la légendaire semaine où je dois renouveler un petit bout de ma garde robe.

Cette année les choses ont été un peu plus conséquentes car j’ai décidé de (enfin) mettre à donner des vêtements que je gardais depuis la 5e. Bien que ne m’allant plus du tout et étant dans des états calamiteux, je ne pouvais pas me résigner à les jeter. Seulement voilà, il faut bien trier un peu les choses et j’avais besoin de place. Pouf un cabas, 5 ans de fringues usées qui ne me vont plus, et je peux à nouveau m’habiller.

Éviter la plèbe pestiférée

À chaque fois j’essaie de trouver un endroit où il y aura peu de monde. Pour cela il faut faire les magasins en semaine dans une rue paumée.

Si tu cherches un H&M, sache qu’il y en a sûrement un tout petit et peu fréquenté. L’air y sera beaucoup plus vivable que celui Boulevard Haussmann.

Quand il y a trop de monde, tu ne vois rien, tu ne peux pas choisir correctement. Tu as toujours l’impression que quelqu’un derrière toi te met implicitement la pression pour que tu regardes vites afin qu’elle puisse le faire à son tour. Et surtout il t’est impossible d’avoir une vue d’ensemble des choses.

La promiscuité des ténèbres

Cette sensation d’avoir les gens tout près de toi…

J’étais là à attendre tranquillement dans la file pour les cabines d’essayage, la fille devant moi se retourne et je me rend compte que j’ai mon nez à moins de 10 cm du sien. Mon espace vital a été corrompu, mon champ de vision a été envahi. Mais c’est normal, puisqu’on se tient les unes derrière les autres pour essayer 7 vêtements au maximum dans des cabines à l’éclairage peu flatteur pour les rondeurs.

L’essayage de l’enfer

AAAAAh mais ça donne chaud d’essayer des vêtements ! Je suis la seule à avoir cette sensation de prendre 10°C de chaleur corporelle à chaque fois que j’enfile un tee-shirt dans une cabine d’essayage ?

Et en plus quand tu enlèves ton vêtement, tu es toute décoiffée avec les lunettes qui s’échappent pour tomber sur le sol en linoleum.

Si tu ouvres un peu tes oreilles, tu peux entendre les commentaires entre nanas et tu les trouves terriblement débiles : j’ai l’impression que cette robe donne à mes jambes un aspect court.

Sauf que tu rends compte que cette parole vient de toi. Arg. Le shopping me rend superficielle.

… Mais forcément ! Le moment de l’essayage est celui où tu décides si tu vas emporter un article pour éventuellement le porter en public. Il ne faut pas que tu te plantes ! C’est beaucoup de pression pour une seule personne.

Parce que, honnêtement, qui n’a jamais regardé une femme dans la rue en se disant “mais elle n’avait pas de miroir dans sa cabine d’essayage ou quoi ?”. Et toi, dans ton subconscient tu crains d’être un jour cette femme qui croit porter des choses qui lui vont bien.

Le passage à la caisse des ombres

À chaque fois que tu as pris un article tu t’es dit “oh ça va, pas trop cher”. Sachant que cette notion du “pas cher” change régulièrement chez une même personne. Tout dépend de l’humeur, du compte en banque et de la capacité à apprécier ou non un rapport qualité/prix raisonnable.

Et lorsque tu passes à la caisse, tu te rends compte que tu as pris plus de choses “pas trop chères” que prévu.

“Vous payez par carte ou en espèce ?”


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