J’ai visionné très récemment le film Les sentiers de la gloire de Stanley Kubrick sur Netflix, avec Kirk Douglas. La diffusion de ce long-métrage à la fois culte et historique faisait écho au 100e anniversaire de Kirk Douglax qui y joue le Colonel Dax.
Un visionnage en noir & blanc, et avec un doublage français.
Ce film narre le récit du colonel Dax qui veut défendre trois soldats français pendant la guerre 14-18. En effet, ils sont accusé de couardise ce qui équivaut dans notre Code du travail actuel à un abandon de poste. Ils sont jugés pour le symbole, pour faire l’exemple, afin de ne pas punir tout le bataillon. C’est une histoire de guerre, où on voit le contraste frappant des conditions de vie et de risques entre le haut commandement, et les simples soldats. La critique d’un système militaire qui semble tout sauf méritocratique est claire.
La photo des condamnés
C’est la raison pour laquelle le film a mis du temps à être diffusé sur le territoire français. La production date de 1957, il faudra pourtant attendre 1975 pour que le public français y accède. L’histoire de la guerre, c’est quelque chose avec quoi on ne plaisante pas. Il faut bien présenter, justifier, et il est difficile de remettre en question des décisions du passé. Surtout, le récit d’un conflit assure la cohésion d’un groupe, puis d’une nation. Le film parle de cela aussi, lorsque 3 soldats sont condamnés à mort pour l’exemple.
Durant la scène de la fusillade, on voit un journaliste prendre une photographie des condamnés marchant vers la zone d’exécution. Il est dit plusieurs fois dans le film qu’il y aura là des journalistes, des spectateurs. Ce n’est pas tant un spectacle, mais c’est en tout cas quelque chose à montrer. Un des généraux parle même de la fonction de l’exécution comme étant un facteur important dans le moral des troupes. Et dans le terme “moral des troupes”, on ne parle pas de bien-être mais plutôt de volonté d’en découdre. Une armée qui a le moral bon, c’est celui qui voudra bien combattre, et ceci toujours sans discuter.
Tourne en rond
Nous sommes donc dans un récit imagé d’une guerre qui communique par l’image pour encourager la guerre. Ce récit n’a été accueilli en France pour ne pas altérer l’image de la Première Guerre Mondiale, et encore moins celle du commandement de cette époque.
Encore une question d’image, toujours. L’image, terme qu’on emploie également pour parler de réputation. C’est l’image de marque, le droit à l’image, le travail de son image, avoir une bonne image, sage comme une image…
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