Il y a quelques temps, je vous faisais part de l’idée que j’avais d’un bon contenu. Dans ce billet je mettais en avant l’idée que pour se garantir d’obtenir un texte plutôt bien rédigé et en accord avec la thématique que vous imaginiez, il fallait prendre soin de ses briefs. Un brief, ça se bichonne et ça s’explique. Bref, il vaut mieux pouvoir communiquer avec un rédacteur pour pouvoir obtenir quelque chose.
Mais dans les métiers qui font appel à de la rédaction (interne ou externe), il y a toujours des moments de frustrations. Ce que je vais donc exposer dans la suite de ce billet peut s’appliquer à toute activité qui nécessite un travail éditorial : communication, journalisme, rédaction de documentations ou de dossiers…
Attention, billet long.
Qu’est ce que l’éditorial ?
L’éditorial, voilà un terme qui devient réducteur. De quoi s’agit-il ? Est-ce que lorsque quelqu’un se présente en disant “je fais de l’éditorial”, on l’imagine comme chef de projet aguerri maniant le relai entre documentalistes, rédacteurs, techniciens ? Ou bien l’imagine-t-on comme étant courbé devant un clavier à mettre au point mécaniquement des séries de textes de 400 mots ?
Et bien l’éditorial, c’est autant le premier que le second. L’éditorial désigne, pour moi en tout cas, l’ensemble et de manière global. Bien entendu cela n’empêche pas le fait qu’il existe des gens qui ne font que rédiger et d’autres qui ne font que gérer les cohésions entre les équipes et les médias. Pourtant ils peuvent communiquer pour suivre le même sens et les mêmes objectifs.
C’est la fameuse ligne éditoriale.
Le rédacteur qui pose problème
Je suis la première à me plaindre lorsque je trouve un texte hors sujet et bourré de fautes de syntaxe. Les fautes d’orthographe, ça arrive à tout le monde. Lorsqu’on écrit à la chaîne des milliers de mots au quotidien, il peut arriver de laisser traîner une coquille. C’est la raison pour laquelle on dit qu’il vaut mieux faire relire par quelqu’un d’autre.
Mais parfois, il arrive qu’on ait une très mauvaise opinion sur un rédacteur. On le trouve nul car il raconte n’importe quoi : des informations et des données improbables sèment la confusion dans le texte. Une faute de syntaxe au milieu d’un grand texte, ça se corrige en 15 secondes. Néanmoins un texte qui nécessite une réécriture entière ne fait jamais plaisir et fait même perdre beaucoup de temps.
Un problème métier
Bon le rédacteur, il peut être pourri. Je suis d’accord.
Seulement, ce n’est pas forcément de sa faute si on tombe sur lui.
La question est, faut-il des rédacteurs spécialisés ?
De nombreuses sociétés de rédaction de contenus fleurissent. Le texte est une monnaie et se négocie, le bon texte se négocie encore plus et on compte la valeur de ce dernier au temps qu’il faut y passer. Le niveau du rédacteur peut également entrer en jeu. Mais voilà, c’est quoi son niveau ? Son niveau de diplôme, sa capacité à taper 100 mots rédigés en 5 minutes ? Son talent pour trouver les intertitres les plus lolesques ?
La clef est peut-être dans la méthode d’attribution des textes au sein même de l’équipe de rédaction.
Imaginez une équipe de rédacteurs généralistes avec une excellente culture générale. Chacun connaît un peu de tout, avec certainement un niveau qui équivaut à un 18/20 au baccalauréat. On n’en a jamais douté.
Seulement voilà, moi j’ai envoyé un brief de ce type :
“Apprendre le dessin, le choix des crayons”
Le texte est destiné à un public de dessinateurs expérimentés pour un commerce en ligne spécialisé haut de gamme et professionnel.
400 mots environ
texte structurés avec des intertitres
une brève introduction fait entrer dans le sujet
Le texte sera certainement très bien, mais il sera du même niveau que la description au dos de la boîte de crayons de couleur du supermarché. En effet, il y a une chance sur 50 que les personnes en qui j’ai fait appel aient dans leur équipe un pro du dessin. Ce sera peut-être le cas, mais dans ce cas là j’aurais eu un vrai coup de chance.
Plus simple, vous voulez faire une page d’un guide de voyage et avez besoin d’informations un peu spécifiques. Mais bon, le rédacteur a beau avoir épluché Météo France et les pages Wikipédia de la destination, il n’est pas climatologue pour autant. Et lorsqu’il a 1 heure pour faire son texte, ce n’est pas évident.
Alors il me pond mes 400 mots pour lesquels on a l’impression qu’il tourne autour du pot et qu’il brode pour livrer quelque chose.
Attribuer les rédactions aux bonnes personnes
Le problème est là aussi en journalisme. Tu essaies de rédiger bien en faisant des recherches et en appelant des gens, en te déplaçant. Mais voilà on ne peut pas réinventer la roue et malgré toi, tu n’y connais pas grand chose en physique nucléaire. Manque de chance, toute la profession des physicien va se foutre de toi, et tous les initiés vont crier en l’incompétence du journaliste contemporain.
Alors finalement, il vaut peut-être mieux laisser les rédacteurs choisir eux-mêmes les textes qu’ils rédigent. Ils choisiront plus naturellement les sujets où ils se sentent en confiance et les contenus seront meilleurs. Logique non ?
Bon, les rédacteurs nazes, il y en a, mais le management de rédacteur… ce n’est pas du luxe.
La solution serait-elle le recrutement plus diversifié de gens spécialisés dans les équipes, ou bien le passage par les places de marché de rédactions de contenus pour faire confiance en l’auto-gestion ?
Ou les deux ? :-)
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