Ne me demandez pas pourquoi, mais j’étais persuadée que Joel Meyerowitz était Chinois. Pourtant son nom sonne tout sauf le cantonnais ou le mandarin, et sur la première ligne de sa biographie il y a écrit born in New York. Comme dirait mon boss, il y a des idées qui restent coller dans la tête.
Joel Meyerowitz est donc un photographie né en 1938 dans le Bronx, son travail est accueilli jusqu’au 7 avril 2013 à la Maison Européenne de la Photographie (Paris) à l’occasion d’une exposition rétrospective. Félicitons par ailleurs cette institution pour la mise en ligne de son nouveau site Web, sur lequel je peux à présent trouver les horaires d’ouverture en moins de 15 minutes. En revanche, il faudra penser à bien remplir la page de mentions légales mais c’est une autre histoire.
Joël Meyerowitz est connu pour son travail de photographies en couleurs durant les années 60, à un moment où dans la photographie artistique le noir & blanc était la technique consacrée. La légende dit que Meyerowitz a attrapé au hasard une pellicule qui s’est avéré être une couleur et que le rendu lui a plus. Autre frein à cette technique, la difficulté populaire de développer des clichés en couleurs soi-même .
En résumé, la couleur est un truc d’amateur.
Il fit pourtant quelques photographies monochromes dont une série où il se promenait avec deux appareils pour pouvoir faire -presque- deux fois la même photo : une en noir & blanc, une en couleur. Ces expériences le rassurent dans son choix car il trouve le monochrome trop gris et sans de caractère.
D’autres photographies sont réalisées à la chambre. Il s’agit de photographies de paysages et de bâtiments typiquement américains comme le ferait Depardon en France, ou bien des photographies de rues. Pour ces dernières la discrétion est impossible et il assume alors de ne plus être un photographe incognito. On remarque alors sur ces séries des personnes regardant directement l’objectif.
C’est une belle exposition, et ne vous faîtes pas avoir avec l’escalier de la Maison Européenne de la Photographie qui en réalité vous fait déboucher au milieu de l’exposition. Il faut donc aller des deux côtés pour ne pas risquer d’en louper la moitié.
J’en retiens des compositions opposées. On reconnait en effet des prises de vues faites en marchant avec la ligne d’horizon bancale, mais également des images très composées, mises en scène et certainement recadrées où tout rentre bien dans le rectangle.
La partie sur Les éléments m’a beaucoup moins parlée, je ne suis pas très sensible à ce type de sujets. En revanche, dernier détail mais pas des moindres, Joel Meyerowitz fut le seul et unique photographe accepté sur le chantier de Ground Zero après la chute du World Trade Center. C’était alors peut-être la première fois que je voyais des images de ces chantiers exposées et il faut admettre qu’elles sont impressionnantes. On note le décor post-apocalyptique mais surtout le travail nécessaire autour de ce lieu chargé en mémoire.
Et la réponse à la question que je me pose toujours : les tirages de l’exposition ont bien été réalisés exprès pour cette dernière.
Une exposition jusqu’au 7 avril 2013
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