Je vous l’avoue, il m’arrive régulièrement de ne pas me sentir adulte. Malgré mes 27 ans, mon appartement, mon chien, ma vie relativement stable faite de lessives et de vacances à peu près programmées. Je dis à peu près, car on part dans une semaine faire un week-end de vélo et l’on n’est toujours pas prêts (poke Manue et Julien). Malgré les choses que j’ai pu accomplir et pour lesquelles on me félicite parfois, je n’arrive vraiment pas à me dire que je ressemble à une adulte. Je crois que c’est parce que je ne me sens pas achevée. La maturité que j’ai pu acquérir dans les faits n’est pas palpable pour moi.
Le parcours du combattant vers le bonheur
Avec une conversation récente, j’ai finalement réalisé que nous n’avions vraiment pas tous les mêmes critères du bonheur. Souvent, le bonheur semble d’ailleurs rimer avec une notion de réussite. Pourtant on n’a pas tous la même réussite, et encore moins la même notion de l’échec.
Alors j’ai fait pas mal de choses, pas toujours de manière assidue ou poussée, mais je peux dire que j’ai essayé pas mal de choses. Je crois qu’à chaque fois que j’ai abandonné une idée ou un projet, c’est lorsque j’ai réalisé que ce n’était pas du tout cela que je voulais pour moi. En revanche, je n’ai aucune idée si mes aléas sont le résultat d’un courage de changer les choses, ou bien d’une fuite en avant par crainte d’échouer malgré moi. Je peux dire que je n’ai pas tellement été élevée dans une idée de réussite. Mes parents ont souhaité me prévenir sur le fait que la vie est dure, et qu’il faut gagner son pain. Avec une éducation traditionnelle, j’ai peut-être exprimé sans me rendre compte cette idée qui me fut enseigné que la réussite a quelque chose d’acquis. Cela signifie que je ne pouvais pas être musicienne parce que je n’avais pas de proches musiciens, et que je n’allais pas pouvoir être bonne en sport, car de toute façon nous étions une famille sans sportif et que ce n’était pas pour nous. Au fur et à mesure, j’ai l’impression que j’ai développée non pas une idée de la réussite difficile, mais de l’échec inné.
D’ailleurs, je fais une formation pour être heureuse, ou pour “mieux vivre avec ma vie”, c’est comme cela que j’appelle les consultations chez le psy. C’est en quelque sorte une idée de favoriser le fait de supporter un peu la succession de mini-échecs que j’ai pu cumulé au cours de mes 27 années d’existence. Bref, j’ai une confiance en moi en carton ondulé.
Revoir les critères du bonheur
Peut-être fallait-il simplement revoir ses critères pour être heureux. C’est-à-dire définir, ou retrouver, les choses qui nous rende heureux. Bien sûr, on est un peu influencé par la scolarité, le recrutement, la hiérarchie.
Alors j’ai fouillé, j’ai même fait de la spéléologie introspective. Je suis donc partie.
Mince, encore une fuite en avant ? C’est possible.
Dans tous les cas me voilà. Je travaille une partie de mon temps sur Assonance, et une autre partie sur le dessin et la peinture. C’est un peu simpliste comme stratégie, mais j’ai surtout réalisé que je n’avais aucune envie d’entrer dans une grande entreprise et de monter dans sa hiérarchie. Je ne vois d’ailleurs aucun intérêt à être vraiment riche à moins que ce ne soit pour financer des projets, mais être riche pour cumuler de l’argent, cela ne m’intéresse pas. En parlant d’Assonance, le chemin naturel aurait été que je projette de faire grandir l’activité, pourquoi pas en embauchant d’ici 3 ans, prendre en charge de gros budgets. Ça, c’est l’ambition attendue. Finalement la mienne sera de faire ce que je sais faire toujours indépendamment même si cela ne m’empêche pas de m’associer avec d’autres personnes au besoin, le faire sereinement, et en être contente.
Puisqu’on en est aux confessions et aussi à la rentrée des classes, voici donc mes objectifs pour 2016-2017.
- Manger 5 fruits et légumes par jour : c’est comme ça, je suis conditionnée par la pub, et ça ne me fera pas de mal.
- Continuer mon activité pour Assonance et la faire prospérer, mais ne pas la faire grandir.
- Continuer à peindre et à dessiner, et songer sérieusement à montrer ce que je fais.
On en reparle l’an prochain.
Et vous, si vous deviez réfléchir à vos vrais objectifs pour être heureux ?
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