Éloge de la lenteur : quand j’ai détesté l’électroménager

Depuis plusieurs mois, je mène une vie occupée par de nombreux sujets différents, et qui ne me laissent pas énormément de journée sans rendez-vous extérieur. C’est proprement épuisant, et je déteste cela. Bien sûr, ma vie de freelance me permet une liberté d’emploi du temps. Je suis plus disponible pour beaucoup de choses, et peut-être même un peu trop. Quand tu as une rééducation orthoptiste, une rééducation kiné, des cours de conduite, du yoga, une licence en club FFCT, un projet perso de création, et pour finir une activité de travailleur indépendant qui demande toute mon énergie… il faut s’organiser. Je pense sincèrement qu’à un moment donné, j’ai saturé. Mon cerveau n’arrivait plus à gérer tout cela. J’ai même assez stressé car j’ai accordé moins de temps à mon activité pro principale, et cela se voit bien-sûr sur le niveau de revenus. J’en suis venue à un stade où ce qui me faisait plaisir était devenu une corvée. Pas envie d’aller au cours de yoga, pas envie de sortir le vélo, pas envie de dessiner, fatiguée à l’idée de lire… L’horreur !

Alors comment gérer cela ? C’est là que j’ai vraiment vu l’importance de me donner des moments privilégiés, même courts, durant lesquels je m’adonne au luxe de la lenteur.

Mon éloignement des gadgets

Il y a eu un moment dans ma vie où j’aimais m’équiper beaucoup, pour avoir tout ce qu’il me faut. Je pense que c’est en quelque sorte un héritage familial, car j’étais habituée à ce que mes parents aient tout pour faire tout à manger. Quand j’ai emménagé seule, je me suis rendue compte que je n’avais pas besoin de 4 mixeurs différents. J’ai même été très réfractaire à l’idée d’avoir un robot multifonction. J’en ai un compact depuis moins d’1 an, et je n’ai d’ailleurs pas de micro-onde. Quelle horreur le micro-onde !

Je crois que cette idée s’est surtout confirmé dans ma consommation de boissons chaudes. Je bois pas mal de thé et de café, mais je refuse d’avoir une cafetière automatique. Mon modèle illy a d’ailleurs été donné, et cette machine ne me manque pas du tout ! Bruyante, immense pour pas grand chose, créant énormément de déchets à cause des capsules consommables… Je privilégie maintenant les systèmes manuels.

 

Cafetière à filtre carafe Chemex, Thé glacé gingembre citron, et un demi-sucre dont je ne sais pas quoi faire.

J’ai quand même plusieurs cafetières, c’est en grande partie parce que je suis fascinée par les systèmes de cafetières, que je trouve cela beau, et que cela doit être mon côté chimiste refoulé. En ce moment j’utilise beaucoup ma cafetière à filtre Chemex et ses filtres bruns, dont le dessin et modèle déposé lui donne cet aspect si esthétique et photogénique. Faire son café ainsi demande de prendre son temps, et c’est exactement ce que je cherchais.

Appuyer sur un bouton et entendre un bruit qui envahit tout mon appartement pendant que je cours vers mon bureau pour ensuite recourir pour venir chercher une tasse avec un café que je boirais en vitesse… cela me stresse déjà ! Bien sûr, je sais qu’il y a de super cafetières automatiques, ce n’est juste plus pour moi. En plus, les cafetières manuelles sont tellement facile à entretenir. Je prends plaisir à avoir du café en grain fraichement moulu, les sentir, faire bouillir l’eau, déplier comme il faut le filtre…

C’est lent, c’est délicieux.

[Je hais le bruit.]

Dans son livre L’art d’une vie créative, Franck Berzbach parle du rituel du thé comme une pratique méditative. S’adonner de façon exclusive à l’activité de préparer le thé et le boire, est en soi une méditation qui permet de recentrer son attention. Ainsi, préparer du café ou du thé est devenu pour moi un rituel bénéfice en tout point.

Privilégier l’efficacité à la rapidité

Mon cerveau fonctionne déjà bien assez seul et de façon spontané en mode surcharge, pour me donner volontairement plusieurs tâches à faire en simultané. J’essaie dorénavant d’éviter de faire plusieurs choses à la fois. J’ai constaté que ce que je pouvais faire pour gagner du temps, m’en faisait en réalité perdre beaucoup car cela allongeait le temps que je prenais à faire la plupart des choses.

Et si j’essayais d’être efficace au lieu d’être rapide ? Et pour cela, il faut de la concentration. Puisque je n’ai pas toujours 6 heures de suite à consacrer en continu à un boulot, autant que je sois efficace lors des 2h30 que j’ai à disposition avant de sortir suivre mon cours de conduite, pour passer ensuite chercher les croquettes du chien et un croissant pour faire plaisir au mec.

Mon vrai problème se trouve plutôt dans le temps qu’il me faut pour entrer dans un état de concentration optimal. J’ai fini par trouver la vraie réponse à la question “comment tu fais pour être motivée et concentrée sur ton travail alors que tu es en freelance chez toi ?”.

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Se connaître, son cerveau, et ce qui attire son principal ennemi : ne pas s’y mettre

Il est beaucoup plus difficile de se mettre à la tâche, que de la réaliser. Une fois que l’on est dans le bain, alors on déroule les différentes étapes pour arriver à la fin de son projet. J’aime alors diviser mes projets, même les plus banals en petites tâches. Cette décomposition me permet de voir où je fais, et d’avancer sans me poser trop de question. Cela demande un temps de préparation.

Je passe donc environ 10 minutes tous les matins à faire le bilan de ce que je dois faire, quand je peux le faire, et dans quel ordre le faire. Il y a souvent un message de mon moi de la veille, sur les éléments que je devrais prioriser. La routine Bullet Journal matinal en quelque sorte, dans laquelle je prends alors en compte les différentes échéances, et les urgences qui peuvent débarquer sans crier gare.

L’idée est de se créer le cadre que l’on connaît, et que l’on sait être le plus propice pour permettre la concentration. Le mien consiste à me préparer une boisson chaude, me poser doucement à mon bureau pour ouvrir mon carnet et passer 10 minutes à noter les tâches, vérifier les niveaux d’urgence. Je traite ensuite mes mails de la veille, puis je choisis des tâches que je sais que je pourrai finir avant midi.

Bref, je suis lente. 

Une partie de ping-pong ? – Parc de Champagne, Reims

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