Cette année la Biennale du design de Saint-Étienne fut rythmé par des ambiances américaines. Concert, activités, animations, on sentait bien qu’un vent de l’Ouest était arrivé sur la ville. Pas de doute, Détroit était bien la ville invitée pour cette édition de la biennale. Détroit et Saint-Étienne pourraient être des jumeaux séparés par l’Océan Atlantique. Tous les deux ont connu un essor industriel qui s’est essoufflé. Les deux villes sont empreintes des conséquences que l’on voit dans les architectures, et dans les migrations de population. Cette histoire, c’est aussi un patrimoine qui est mis en avant, et sur lequel on rebondit pour repartir de plus belle.
Parmi les installations fixes qui ont pu être vues tout au long de la biennale, il y a cette porte dorée. Créée par Akoaki, elle est posée devant les lieux de Détroit où sont organisées des manifestations culturelles. Cette porte brillante attire l’œil et est elle-même une source d’attention. Surtout, elle peut être installée n’importe où pour signifier que quelque chose de déroule ici. Pas besoin de construction supplémentaire, il n’y a plus qu’à placer la porte.
Deux expositions étaient mettaient Détroit à l’honneur. La première intitulée Footwork présentaient des entreprises artisanales et de fabrication. À Détroit comme à Saint-Étienne, les métiers de la fabrication ont eu une des influences sociales. Ces deux pans du même univers sont connectés, et l’un ne vit pas sans l’autre.
La seconde exposition était pour moi fabuleuse. Je suis une personne très sensible aux scénographies, c’est pour moi comme recevoir en pleine figure tout le message d’une exposition, uniquement par le ressenti. Cela devient alors une affaire d’émotion, et pas seulement de présentation. Player Piano s’organisait autour d’un ilot central survolé par une structure géométrique. Tout autour, des écrans qui présentent des vidéos en lien avec la ville de Détroit, ses activités, ses industries, ses créateurs. Enfin, sur le côté, un piano autonome ou j’oserai même dire un piano automate. Cette installation est inspirée du livre de Kurt Vonnegut (1952) où s’opère une réflexion dans un monde où les machines ont pris la main dans le monde du travail. Un retour sur la thématique centrale de la Biennale : Working Promesse, les mutations du travail.
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