La vie sociale m’est difficile. C’est dit.
Il m’est particulièrement difficile d’être en compagnie de plusieurs personnes à la fois, et surtout lorsqu’il s’agit d’un évènement de type soirée conviviale. Cela me demande un effort énorme mentalement. Imaginez mon cerveau qui sature de trop d’informations, qui n’arrive pas à gérer les différentes interactions, pire, qui finit par planter comme un processeur à qui on aurait un peu trop demandé.
C’est sans doute la raison pour laquelle je me réfugie facilement dans la cuisine lorsqu’il faut recevoir. Cela me permet de me satisfaire d’une tâche réalisée avec amour pour les autres, tout en m’abstenant d’aller les affronter directement. Je ne m’isole pas vraiment, je leur montre autrement comme je les aime. Je ne sais pas s’ils voient tous cela.
Chercher le silence
Peut-être est-ce en partie pour cela que je suis à l’aise avec le chien. Les interactions que je dois avoir avec lui sont relativement équilibrés en terme de sollicitations. Mappy m’accorde de l’attention de manière alternative, et toujours rythmées par de longues siestes. Elle ne m’en demande pas trop, et m’en donne beaucoup. Je suis un peu avantagée.
Il m’arrive parfois de fantasmer à séjourner dans un monastère où le silence serait une règle de vie. Cela n’empêche pas d’apprécier la présence des autres, de pouvoir donner ce qui pourrait les rendre heureux, et accepter ce qu’ils nous donnent. L’affection n’est pas nécessairement dans un flux de paroles, mais aussi dans des gestes quotidiens. La seule présence, un sourire, et un petit plat pour remplacer un long discours.
C’est sans doute la raison pour laquelle je n’ai aucun problème à faire des choses de manière solitaire : le dessin, aller au cinéma, lire longtemps dans un coin. Peut-être est-ce également quelque chose qui a inconsciemment orienté mon choix de quitter le quotidien en entreprise. Ma solitude n’est qu’apparente, car je ne manque pas de prendre des nouvelles autour de moi, et d’organiser des rencontres. Cela m’est beaucoup plus satisfaisant de voir de manière ponctuelle et courte les personnes que j’aime, plutôt que de plonger dans une foule.
Suis-je une ermite acariâtre pour autant ?
Plonger dans la déconnexion
Cette réflexion me rappelle livre J’ai débranché, lorsqu’après une surabondance de messages numériques, l’auteur décide de se couper d’Internet. Pour ma part, j’ai ressentie une cacophonie verbale.
Pour situer les choses, je travaille majoritairement dans le silence complet, sans musique. Le bruit de fond que certaines personnes apprécient devient pour moi très vite insupportable. Cette situation a le désavantage d’occasionner chez moi une culture musicale relativement inexistante.
J’ai donc profité d’une semaine en Dordogne chez des amis pour amputer les petites choses qui m’étaient désagréables. J’ai désinstallé Facebook, Twitter, Slack, WhatsApp, et Telegram de mon smartphone. J’ai tout de même conservé Instagram et mes mails car mon interaction avec eux est plus passive. Ou j’ai du moins plus facilement la possibilité d’être passive. Tant pis pour les personnes qui passent principalement par les réseaux sociaux pour me contacter. S’il y a un besoin réel ou urgent, il n’est pas difficile de trouver mon numéro de téléphone.
Cela m’a fait un bien fou !
Les notifications, même quand je ne les consulte pas, créaient exactement ce qui m’épuise dans les relations sociales. L’appareil numérique me transmettait des sollicitations sans jamais s’arrêter. Cela faisait tout simplement trop de bruit pour moi, et m’épuisait beaucoup.
Durant cette semaine, ma productivité a augmenté, mon bien-être mental également, et je me sens reposée.
J’ai réinstallé certaines notifications, mais suis également allée plus loin dans les configurations. J’ai totalement désactivé toutes les notifications. La même chose a été faite sur mon ordinateur. Je ne peux pas vraiment couper Internet car c’est mon outil de travail, j’utilise beaucoup de solutions en SAAS et j’ai besoin de données à distance. Cependant, toutes les notifications ont été désactivées. C’est à présent moi qui choisis lorsque je vais vers ces conversations, et ce ne sont pas elles qui m’appellent.
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