Ce jour là, de promenade avec Peccadille dans le musée du Louvre, elle m’emmena à la librairie en me disant : “J’ai trouvé un livre, tu vas adorer, tu vas vouloir l’acheter toi aussi”. Et cela n’a pas manqué, nous sommes toutes les deux sorties avec un sachet plastique contenant Cet étrange colosse : L’éléphant en Europe, deux mille cinq cents ans d’histoire.

Cet étrange Colosse est un grand livre qui fait son poids. Écrit par Alan Hutchison dont le premier métier est celui du journalisme, il est orienté histoire de l’art et retrace une vision occidentale de l’éléphant, qui est finalement un animal très peu occidental.

C’est un livre que je n’ai pas terminé, et que je ne compte pas terminer d’une traite. Aujourd’hui, j’ouvre un chapitre avec plaisir pour découvrir de manière admirablement bien documentée une autre histoire de l’éléphant, une autre représentation du colosse.

Décrit par les récits de voyageurs et fantasmé dans les contes colportés, l’éléphant médiéval dessiné et peint en Occident est surréaliste. On imaginait des énormes animaux capables de porter des maisons abritant elles-mêmes plusieurs personnes. Machine de guerre déjà repérée par Alexandre le Grand, l’éléphant est un mythe et une réalité inaccessible. Ceux qui peignent et écrivent des histoires d’éléphants au Moyen-Âge donne autant de réalisme et de crédibilité à leur histoire qu’un album de Babar.

Voici donc un livre passionnant, dans lequel j’aime me perdre juste pour regarder les images telles que je le faisais enfant, ou pour lire plus minutieusement le commentaire autour d’une reproduction de gravure assez curieuse où les proportions de la bête rivalisent avec un paquebot de croisière contemporain.

Avec tout ça, si je ne vous ai pas convaincus…