Appropriation des espaces

100 Km, c’est à la fois beaucoup et assez peu. Nous pouvons nous déplacer à 100 Km autour de chez nous sans justification particulière, et sans limite de temps. Je peux enfin m’éloigner de chez moi avec la chienne pour lui montrer des immeubles niveaux, des rues aux nouvelles odeurs, et pour rencontrer de temps à autres des personnes que l’on connaît. Si vous aviez vu la réaction du chien lorsqu’elle a revu pour la première fois des humains qu’elle apprécie, c’était tout à fait réjouissant.

Ces lieux que l’on s’approprie

Il y a beaucoup d’endroits dans lesquels je suis passée, pourtant, certains me donnent un sentiment un peu différent. Je suis attachée à eux, pas toujours avec la même intensité (et la fourchette est large), mais il s’y passe bien quelque chose.

Souvent, ces lieux sont liés à une activité, à un souvenir, ou à un moment partagé. Je parle de ces instants, brefs ou longs, où j’ai pris le temps de les regarder et d’essayer de les capturer à ma manière. Ce sont ces endroits où j’ai dessiné, ou bien que j’ai pris en photo, avec plus ou moins d’application. J’avais déjà évoqué ce sentiment par rapport au croquis (Le croquis peut changer votre perception du monde). Si je suis heureuse que l’on puisse capturer en quelques secondes une ambiance pour pouvoir la retravailler chez soi, j’aime aussi particulièrement prendre mon temps. Dans la vie, je cours beaucoup, intellectuellement, devant passer très rapidement d’un sujet à un autre. Je me rappelle que lorsque j’avais commencé à faire du café de façon manuelle, c’était en grande partie dans l’idée que je refusais d’être pressée pour quelque chose censée me détendre (Éloge de la lenteur).

Pendant le confinement (même si j’ai du mal à admettre que ce soit fini), je courais aussi après le temps. 1 heure, c’est beaucoup et c’est peu à la fois. Moi qui trainais déjà des appareils photo jetables dans mes sacs, je me suis de nouveau un peu plus intéressé à l’argentique. Alors que j’étais entrée dans une phase photographique minimaliste (2 appareils numériques, 2 usages précis, beaucoup pour le boulot, efficaces et rapides)), j’ai voulu renouer avec un procédé où le temps file différemment. Où l’attente n’est pas un défaut, ou l’instant mérite bien que l’on s’arrête un peu plus longtemps. Alors j’ai empoigné un petit compact automatique argentique (Rollei prego 120) et j’aime bien ce format dit “point & shoot”, j’aime bien cette expression. Si tu me trouves un fixe type Yashica T, appelle-moi ?

Alors, y a quoi dans les 100 bornes ?

Un peu prise d’une folie furieuse de quitter chez moi. Je me suis donc remise à faire du vélo dehors, comme beaucoup de gens. Moi qui m’étais franchement arrêté au cours de l’automne 2019 pour raisons de santé, la reprise est peut-être un poil intense et il va falloir que je calme un peu la pédale. Au moins, je bouge, je suis en mouvement. Je sens le vent, le vrai, je vois les paysages défiler et ils ne sont pas virtuels. Je me prends aussi les vrais pollens de graminées, mais c’est un autre problème.

Assez tôt, en emménageant à Reims, nous avons pris le pli de vouloir visiter, dès que l’on en avait l’occasion, ce qu’il y a autour. Pas trop rapidement, pour ne pas épuiser les possibilités et se laisser aussi le temps de découvrir. Il y a quand même un certain nombre de promenades à faire ! J’ai par exemple aimé la surprise en découvrant au hasard le Château de Fère-en-Tardenois alors que nous rentrions. Plus récemment, le Fort de la Pompelle et avec son musée et sa partie extérieure m’a beaucoup plu. Et puis, en promenades extérieures proches de Reims, les Faux de Verzy et la Sablière, c’est tout de même vraiment chouette. Et le vélo en parallèle, bien sûr, ça aide à connaître les environs !


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