Encore une histoire de composition

Nous parlions la dernière fois de la photographie type “sol, pied, objet“. Parlons aujourd’hui du portrait féminin impersonnel : magazine, rouge. C’est le nom le plus simple que j’ai réussi à donner à ce principe qui consiste à exposer une lecture de greluche moderne juxtaposée à un accessoire cosmétique.

Parce que non seulement la radasse du XXIe se maquille, mais en plus elle lit les dernières tendances exposées par la presse pour se maquiller correctement et dans les bonnes teintes.

J’ai essayé de faire moi-même une photo de ce genre, malheureusement mon magazine féminin le plus récent est un ELLE qui a au moins 3 ans d’âge. Et je n’allais pas poser un vernis OPI et un rouge à lèvres M•A•C sur un magazine de design. Cela n’a pas de sens par rapport à mon sujet…

Image de féminité contemporaine ?

Nous pouvons hésiter. Il est vrai que le rouge à lèvres relève de la symbolique de la femme : celle qui s’assume et qui est fière d’être du sexe faible. Il arrive qu’on dise à une jeune personne portant du rouge à lèvres “tu fais plus femme”. Quelque part, cela sous-entend que le rouge à lèvres est un accessoire incontournable de la féminité moderne.

Le rouge à lèvres oui, mais surtout son tube !

Je me permets de croiser cette remarque avec une tendance actuellement qui fait revenir à grande vitesse les codes du new burlesque : illustrations burlesque, pin up, effeuillages… Je précise New Burlesque car le burlesque tout court est dans mon esprit un genre littéraire du XVIIIe siècle.

Or l’imagerie du burlesque nous propose notamment la pin up : une femme sensuelle qui s’assume autant spirituellement que corporellement. Un féminisme abouti, la femme elle-même (je ne suis pas forcément d’accord avec cette vision). Et quand nous recherchons sur Internet “look Pin Up” que trouvons nous ? Le rouge à lèvres rouge vif, bien entendu !

Bien sûr nous avons nos pin up modernes, je pense notamment à la belle Dita von Teese ou la splendide Scarlett Johansson.

Marqueur temporel

Et la fonction du magazine ?

Dans ce cas, je pense qu’il agit en tant que marqueur temporel. Il connote l’époque, le lieu ainsi que la tendance en vogue durant la prise de la photographie. Bien entendu on peut tricher ou créer des anachronisme. Il suffirait par exemple de photographier avec un numérique un Vogue de 1980 et un rouge à lèvres d’une collection de l’hiver 2011.

 

 

P.S : Demain soir je livetweeterai la Dyson Démo pour la présentation d’une de leurs nouvelles technologies. Il paraît que j’aurai chaud.

Pour suivre le Livetweet, c’est à partir de 19 h ici : @Ecribouille