En rentrant chez moi hier soir, j’ai remarqué cet air doux, le soleil qui se couchait à peine et les pépiements des oiseaux qui annoncent la fin de la journée. Cet intervalle de temps où l’on marche dans la pénombre, avec des température agréables, est quelque chose que j’apprécie beaucoup. Il est pour moi synonyme de calme et de transition.
Pourtant, cette ambiance si particulière qui d’habitude m’enchante, m’a aussi rendue bien mélancolique. C’est l’annonce des beaux jours qui pointeront bientôt le bout de leur nez, mais ça sent aussi l’anniversaire du premier confinement. Je me rappelle qu’il y a 1 an, je partais à Londres pour quelques jours de dépaysement et de boulot (dépaysant quand même). Je rentrais tout juste quelques jours avant l’annonce de la fermeture des écoles. C’est un peu la période de quelques « dernières fois » qui évoquent en moi une nostalgie triste. La trêve estivale dans nos aventures pandémique, j’ai presque l’impression de ne pas en avoir assez profité. Pas en faisant la bamboche, mais peut-être en accordant plus de temps à certaines choses, à certaines personnes.
Ce presque changement de saison m’a rappelé le silence du premier confinement. Te rappelles-tu quand tout était vide et suspendu ? C’était effrayant, je ne veux absolument pas revivre cela, pourtant, dehors, c’était si calme que cela en était agréable. Le retour du bruit et du trafic routier fut une autre épreuve. C’est une stratégie du start & go et une montagne russe sonore. Mais tandis que les saisons passent, que les températures changent et que la luminosité diffère, j’ai la terrible sensation qu’il ne se passe rien. Il y a plusieurs choses qui avancent, qui changent, pourtant, mais le manque de nouveauté réelle dans cette inertie devient interminable. Cette sensation est d’autant plus forte, que l’arrivée à presque-mars et son changement de météo me font l’effet d’une boucle infinie. Et les boucles infinies, on sait ce que ça donne 1.
Il y a eu la pluie, il y a eu la neige, il y a eu la glace, il y a eu le soleil, les gens qui commencent à se promener sans vestes. Il s’est passé tout ce temps, et pourtant rien. J’ai l’impression d’être moi-même suspendue. Je n’arrive plus à lire plus de 5 pages à la suite depuis le réveillon du Nouvel An 2, et que je ne me consacre qu’à mon travail. C’est en partie vrai. Ce manque de stimulation réelle devient un enfer.
Je suis partie quelques jours, dans l’espoir de renouveler mon esprit avec de nouvelles images et de nouveaux décors. Cela a fonctionné. C’est comme si la moindre chose un peu originale devenait un évènement.
Passer ses journées à inventer des parades pour leurrer son cerveau et se faire croire que ça va.
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