J’ai déjà plusieurs fois écrit sur la façon de consommer de la littérature. Je suis même plutôt ouverte et early adopter. J’ai lu très tôt des livres numériques. En revanche, je suis longtemps restée réfractaire devant les livres audio. C’est ironique puisque j’en écoute aujourd’hui régulièrement de façon éparpillée. Je me suis rappelée que j’aimais la radio, les fictions audio, le théâtrophone, s’il en existe encore un. Et lire, c’est aussi être un lecteur.
J’ai lu vite, j’ai lu en diagonale, j’ai lu bien et de façon appliquée. J’ai rédigé des dizaines de fiches de lecture, et j’ai même lu des romans avant leurs parutions pour donner mon avis sur une mise en avant de rentrée littéraire pour une grande enseigne de produits culturels.
Ces derniers temps, l’économie du livre a été soumis a beaucoup de réactions. Je n’ai ps tant envie d’en parler, mais je dirai seulement que je suis bien heureuse d’avoir eu des supermarchés et des grandes surfaces avec des rayons culturels pour m’intéresser à des choses diverses. Je suis aussi contente d’avoir eu des parents qui n’ont jamais rechigné pour m’emmener à la librairie-papeterie du coin.
Je renoue en ce moment avec la lecture, ou bien est-ce que je renoue avec mon moi lectrice ? À force de lire de tout, y compris des ouvrages techniques et de façon “utile”, j’ai ressenti le besoin d’être aiguillée. En théorie, je connaissais mes goûts de lecture, mais j’errais dans les rayons (quand c’était encore possible) à la recherche d’une petite étincelle. Une couverture qui attire l’oeil, un titre curieux ?
Je m’en suis donc tenue récemment aux recommandations faites par les placements des livres sur les rayons des magasins, et de la magie de Twitter. Devant le documentaire Arte Stephen King, le mal nécessaire [Replay], je me suis rendue compte que je connaissais beaucoup d’adaptations mais que je n’avais jamais lu King. Stephen King, dans mon imaginaire, c’était le livre de chevet de mes grandes soeurs, et ce qui fait peur et qui n’est pas pour moi. Comme quoi, même pour des références littéraires, quand on te dit “ce n’est pas pour toi”, cela peut rester incruster très longtemps dans le cerveau sans que l’on ne s’en rende bien compte. J’ai donc reçu des recommandations par dizaines, comme quoi, on peut aussi faire des choses intelligentes en collectif.
Ce cher Olivier Andrieu fut particulièrement épatant :
J’ai donc au moins lu Marche ou Crève qui faisait l’unanimité, et je dois aller chercher Le Fléau grâce à ce merveilleux site qu’est Placedeslibraires.fr. Par la suite, j’ai entrepris de regarder une seconde fois le documentaire Stephen King, le mal nécessaire. Un peu comme si soudainement, après 437 pages, j’étais apte à recevoir ces informations. Ce cerveau est absolument irrationnel.
Renouer avec son soi lectrice, ce fut comme moi un peu comme renouer avec mon goût pour le thé. Il y a quelques jours de cela, j’ai préparé du thé en milieu d’après-midi, pour le boire simplement devant mon ordinateur. Je pense que je n’avais pas fait cela depuis des mois. Tout d’un coup, une pensée me traversa l’esprit “mais c’est super bon, mais c’est super bien, pourquoi je ne fais plus ça ?”. Parce que j’avais oublié le bon goût du thé et le plaisir tout particulier que peut t’apporter un comfort food. Une dose minuscule d’émotion agréable, mais qui peut avoir un impact non négligeable quand on les cumule. Boire du thé juste parce que c’est bon, et non pas mécaniquement car c’est le matin. Lire un livre juste parce qu’il est chouette, que c’est agréable, et pas juste parce qu’il faut lire un livre pour cocher ses cases de routines bien-être.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.