Ma vie est un best-seller, une BD générationnelle ?

Vous remarquerez le soleil du matin sur  la couverture de la bande dessinée Ma vie est un best-seller. Au début je trouvais cela gênant, car cela changeait la couleur du papier, mais j’ai finalement l’impression que c’est tout à fait approprié.

Ma vie est un best-seller réalisé par Aurélia Aurita et Corinne Maier est “librement (mais largement)” inspiré de la vie de Corinne. La protagoniste s’appelle d’ailleurs Corinne Mayer, et l’on a vite fait de faire le rapprochement.

La BD suit Corinne, qui s’ennuie sans vraiment s’ennuyer au travail, mais qui cherche un sens à ce qu’elle fait. Un Bac +5, une grande entreprise, le secteur tertiaire, cette employée de bureau est facilement enviée par toute personne à la recherche de sécurité de l’emploi. Mais l’entreprise c’est quoi ? Ce sont des stratégies, des jargons, et aussi le sentiment que son travail n’a pas vraiment de sens ?

J’avais eu une conversation de ce genre récemment avec un ami. On se disait que finalement, de plus en plus de personnes de nos âges ont envie de quitter le bureau et de faire autre chose, voir regrettent peut-être leurs longues études, car ils cherchent un sens à ce qu’ils font.
L’ennui du tertiaire, c’est qu’on ne voit pas vraiment ce qu’on réalise, ni réellement à qui cela rend service. L’aliénation du travail d’usine prend une autre forme, peut-être celle de la réalisation du non-sens. À quoi sert mon fichu fichier excel dynamique de 20 000 lignes ? Quelle est l’utilité de mon diaporama ?
Dans Ma vie est un best-seller, on voit la simple note de réunion – un compte-rendu quoi – que doit faire Corinne prendre des dimensions astronomiques. Le terme burn-out est employé, et y est vu comme une faiblesse du salarié qui ne supporte pas la structure dans laquelle il vit.

Je me demande combien de lecteurs vont se reconnaître dans Corinne.

Ma vie est un best-seller, Casterman, 17 €


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