Après 5 années de blogging ici, beaucoup d’évolutions et de nombreuses expériences, je me demande quoi faire de mon blog. Loin de moi l’idée de l’arrêter, j’admets que l’écriture est tellement ancrée dans mon mode de vie que je me demande ce que je ferais de tout ce temps gagné sans écrire. À l’inverse, je ne saurais pas quoi faire d’une voiture si jamais j’en avais une.
Alors justement après 5 ans un peu monotones ici, j’ai envie de tester de nouvelles choses. Par exemple, j’aimerais faire bien plus d’interviews pour partager mais aussi continuer à rencontrer des personnes intéressantes dans les domaines que je traite ici. Mon projet de couverture de la Biennale Internationale Design de Saint-Etienne est quant à lui une manière d’aller plus loin que ce que j’ai pu faire. Au-delà d’aimer écrire, j’aime chercher de nouvelles manières de raconter les choses avec ce support pourtant limité qu’est le blog. J’aime bien dire que je compose, plutôt que je n’écris.
Mais lorsqu’on a un lectorat fidèle (salut les copains !), est-ce bien le lieu pour expérimenter ? Est-on légitime à considérer son blog comme un laboratoire, ou un journal de ses expériences ? La réponse semble logiquement oui. Après tout ce qui a fait le succès des blogs c’est aussi cette part de personnel, le fait qu’il s’agit de quelqu’un en particulier qui parle et non pas une entité rédactionnelle un peu vague. Cela peut être à la fois quelque chose de très normée avec ligne éditoriale bien définie, ou bien un espace de liberté si on considère les blogs de marque qui peuvent par là produire du contenu éditorial complémentaire et enrichissant pour leur enseigne et fidéliser leur clientèle (salut les clients !).
Alors dans le cas d’un blog personnel, à soi, qu’en attendons-nous ? Parfois j’ai l’impression qu’on en attend peut-être beaucoup trop des blogueurs et blogueuses. On se fait une illusion de l’influence des personnes qui génèrent un très fort trafic, ou on balaie d’un revers de la main des personnes plus qu’intéressées avec une communauté soudée. Les perles sont ceux qui arrivent à générer un équilibre entre quantitatif et qualitatif, je parle de ceux qui ont un trafic plus que correct mais qui en plus ont des abonnés, des commentaires, des interactions sur les réseaux sociaux…
Mais on oublie un peu qu’un blog commence simplement par l’achat d’un nom de domaine pour certain, ou par l’ouverture d’un compte over-blog pour d’autres. C’est si simple, alors en quoi cela fait-il du blogueur une personne différente ?
Pourtant j’ai un sentiment où on a envie d’avoir des blogueurs parfaits. Il faut qu’ils répondent “oui” à tout, ou “non” à tout. Il faut qu’ils soient transparents et sans partenariats sinon ils sont malhonnêtes, mais s’ils n’en font pas c’est certainement qu’ils n’en valent pas la peine et sont sans intérêt. Je me suis récemment posée la question de faire appel à du sponsoring pour mener mes projets de contenus. Je suis prête à donner de mon temps sans compter pour le blog, cependant mon compte en banque doit-il y passer entièrement ? Les passions demandent des sacrifices, mais à quel point ?
Hors considérations marketing ou financières, je constate des commentaires souvent outrés par ci ou par là (pas forcément chez moi) par un lectorat qui reproche des écarts dans les lignes éditoriales. Est-ce le lecteur qui établit le cahier des charges, qui doit juger de la légitimité d’un blog ? Bien-sûr on pourrait dire que sans lecteur le blog n’est rien, et donc qu’en conclure ?
C’est le serpent qui se mord la queue, il n’y a pas qu’une seule réponse possible. Récemment un attaché de presse m’a dit “nous vous considérons comme un véritable média”. J’ai senti une forte demande derrière cette déclaration. Un véritable média, c’est quoi ? Comment pourrait-on être un véritable média, en tenant un journal (web log) ? Est-ce que cela veut dire que je devrais avoir un manifeste à suivre ?
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