Comme annoncé lors d’un précédent billet, je suis allée voir l’exposition “Raymond Depardon un moment si doux” au Grand Palais. J’ai alors traversé la foule sur le parvis venue là à l’occasion de Paris Photo, je suis entrée par une petite porte, puis je suis montée en haut de ces beaux escaliers dont j’avais déjà pu fouler les marches lors de la visite de Dynamo l’été dernier.
Cette exposition est très belle, elle est même très esthétique. Le travail de la photo en couleur est mis en avant grâce à d’immenses tirages pour des clichés originairement destinées à la presse. Les images sont alors posées dans un contexte artistique en leur permettant d’être vues dans un lieu tel que le Grand Palais et dans des dimensions qui sont celles des galeries.
Chaque partie est délimitée par une période de la vie de Raymond Depardon qui correspond le plus souvent à une mission pour son travail de photojournalisme. Un photo journalisme qu’on voit finalement peu car c’est bien l’intérêt plastique de la photographie qui est ici mis en avant. Bien que chaque série soit introduite par des citations de Raymond lui-même pour lesquelles on trouve les textes entiers dans l’application de l’exposition ou dans ses livres, on remarque alors des photos recadrées dans des formats choisiś carrés. D’ailleurs, ce sont les mêmes formats carres qu’on nous propose d’acheter à la fin de l’exposition pour la modique somme de 2 200 euro. Le tirage qu’on nous présente, ne nous y méprenons pas, ce n’est pas un témoignage rétrospectif de la carrière photo journalistique d’un homme qui a été un des fondateurs de la vision de la photographie moderne, ce sont bel et bien des tirages d’art.
J’ai d’ailleurs presque l’impression d’être dans une galerie tant les cartels et panneaux de présentation sont timides.
Quelques photographies sont inédites, peut-être. En tous les cas j’en reconnais la plupart et d’autres me sont inconnues. Je reste quelque part sur ma faim. L’exposition se termine vite, trop vite. Elle me donne l’effet du format d’exposition de la galerie des jouets du musée des Arts Décoratifs tandis que le Grand Palais m’avait habituée à des présentation quasiment pharaoniques avec Monet, Dynamo, Georges Braque…
Pour ceux qui ne connaissent pas bien le travail de Depardon, je conseille de lire des commentaires de son travail sur New York pour Libération et le principe du temps faible en opposition avec l’instant décisif de Cartier-Bresson. Vous pouvez également lire la biographie de Walter Evans que Depardon admire.
En sortant, vous retomberez sur la boutique de l’exposition où vous trouverez toute la bibliographique et une partie de la filmographie de Raymond Depardon. Les collectionneurs et amateurs de photographie argentique apprécieront peut-être l’appareil Logography édité spécialement à cette occasion.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.