Assise derrière une vitre dans un café, comme toujours, je guette l’entrée de la pièce et je me demande si je ne devrais pas me rapprocher encore plus de la fenêtre. J’aimerais pouvoir voir les gens passer. Peu d’entre eux regardent les bâtiments en se demandant si quelqu’un les observe. Ils déambulent simplement d’un point à un autre de la ville, peu d’entre eux essaient de regarder réellement le temps qu’il fait, le sens du vent, les lignes tracés par les déplacements des autres.
Des pensées chaotiques commencent à s’entre-mêler, je pense tantôt à la lumière du soleil posée sur la table pour la réchauffer, tantôt à l’escalier en face de moi. Je m’y perds, mon regard scrute la rambarde de bois et étudie les contours des moulures qui tentent désespérément de donner une prestance à l’ensemble.
Trois personnes qui discutaient à la table voisine se lève soudainement pour quitter la pièce et descendre les escaliers. L’une d’elles traînent le pas pour prendre le temps de boutonner une veste brune à chevrons. Une fois le dernier bouton mis, elle rattrapa son retard avec quatre pas rapides avant se lancer dans les escaliers.
Mon attention se porte alors sur mes mains posées sur un petit cahier à la couverture cartonné. Un motif de marbrures chaudes la rythme pour appeler mon regard et m’encourager à tourner quelques pages. Je m’exécute.
Les feuilles pâles défilent sous la pression de mon pouce. Je prends alors soin de vérifier que chacune n’ait la trace d’aucune écriture ni motif.
Je m’empare alors d’un crayon brun fin, et je commence à griffonner. C’est souvent ainsi que je commence un nouveau carnet.
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