La bibliothèque de l’état de Floride aux États-Unis a parté sur son compte Flickr Commons une série de photographies montrant les étudiants de la US Naval Photography School de Pensacola. Ces clichés datent d’entre 1941 et 1945, nous sommes en pleine seconde guerre mondiale. Elles font partie de la collection Joseph Janney Steinmetz. À quelques jours de la Convention des Photographes Militaires de Pensacola, c’est le moment de les redécouvrir.
Aujourd’hui nous disposons d’une masse importante d’archives visuelles enregistrées durant la Seconde Guerre Mondiale. C’est grâce à elles que des séries de documentaires comme Apocalypse ((Voir Apocalypse sur le site de TV5MONDE : http://www.tv5.org/apocalypse/)) a pu être réalisé.
Ces images sont intéressantes car elles montrent la formation de ceux qui créent les traces des conflits. Les opérateurs de guerre ont un rôle de documentation de la vie militaire mais aussi de communication. L’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre Mondiale a été déclenchée par la très célèbre attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Le pays se faisait alors attaquer sur son propre territoire et le départ en guerre des Boys était justifié par la nécessité défense du pays. Les États-Unis ont donc rejoint les alliés, et on connaît la suite de l’Histoire.
On imagine alors la formation des étudiants de Pensacola comme étant très technique. Il faut savoir maîtriser ses appareils photogaphiques et ses caméras dans toutes les occasions et quel que soit le danger. Plus tard, c’est ce type de méthode qui donna des clichés célèbres comme celui de Kim Phuc pendant la guerre du Vietnam ((Éditer, Censurer, blog de Patrick Pécatte, URL : http://culturevisuelle.org/dejavu/1011)).
Je les trouve bien souriants, ces hommes qu’on va envoyer à la guerre pour la photographier et la filmer. Ils savent qu’être éditeur de la documentation et des archives de guerre est très proche de la censure. Ils apprennent que plus ils documentent, moins on se demandera ce qui se passe en dehors de leur objectifs.
C’est alors le début d’une culture de la médiatisation de la guerre au sens propre. La technologie permet de documenter la guerre de manière précise en offrant des images mouvantes, du son, des photographies capables de saisir les traits des missiles, les instants avant la mort.
Il y a toujours une fascination pour l’image de la guerre par la photographie. Elle permet de figer une seconde de vie qui peut alors être décisive pour le conflit ou pour la vie de soldats. C’est pour cela que la photo Mort d’un soldat républicain de Robert Capa eut tant de succès malgré la polémique d’un possible trucage.
Mais en étant toujours obligés par le cadre photographique à ne choisir qu’une vision partielle d’une réalité multiple, ne sommes-nous pas tous faussaires de l’Histoire ?
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