Halloween approchant, je me suis dit que c’était une bonne occasion de vous servir sur un plateau quelques photographies de fantômes que je garde de côté depuis cet été. Mais non satisfaite des informations que ces clichés m’apportaient à elles seules, j’ai entrepris quelques recherches personnelles sur la Spirit Photography.
Science can answer many questions, but when faced with death and other ultimate problems of meaning, the scientific world view either responds with silence or suggest skepticism. ((David J. Hess, Science in the New Age: The Paranormal, Its Defenders and Debunkers, and American Culture, coll. Science and Literature, University of Wisconsin Press, 256 p, Lien Amazon))
Dans son livre, David J. Hess définit trois communautés actives dans le débat de la science paranormale et le conflit entre les sciences et les phénomènes paranormaux. Selon lui, les États-Unis sont divisés sur ce sujet en trois communautés : New Ages, la para-psychologie, et les sceptiques. Les premiers reconnaissent entièrement les phénomènes paranormaux dans le domaine de la connaissance spirituelle, les deuxièmes cherchent des explications sur base scientifiques à ces phénomènes, et les troisièmes portent bien leurs noms.
Pour résumer la situation aux connaisseurs de la série TV X-Files, l’agent Fox Mulder serait plutôt dans les New Age tandis que l’agent Dana Scully est carrément du côté des para-psychologues.
La photographie est une preuve du réel
La spirit photography a été une vedette dans le film de Night Shyamalan 6e sens, lorsque la mère du jeune enfant qui voi[t] des gens qui sont morts réalise que des reflets étranges apparaissent sur les photos de famille.
La photographie est une preuve. Le mème Pics or it didn’t happen illustre bien cette idée que ce qui est photographié est forcément vrai. En tant que méthode de capture d’image fixe et réelle, la photographie est un outil scientifique de retranscription de la réalité par opposition à la photographie artistique qui assume un autre point de vue. Elle est utilisée dans l’archéologie, la constitution de documents patrimoniaux ((Les ruines photographiés, billet du 30 décembre 2012)), les enquêtes criminelles (oui comme dans NCIS et Les Experts). Dans l’incapacité de reproduire en masse des photographies dans les journaux, on a même produit des gravures d’après photographie.
Cette mention est utilisée au milieu du XIXe siècle dans la plupart des journaux afin de donner un caractère réaliste qui atteste d’une image réelle ((Thierry Gervais, « D’après photographie », Études photographiques, 13 | juillet 2003, [En ligne], mis en ligne le 11 septembre 2008. URL : http://etudesphotographiques.revues.org/347. consulté le 12 octobre 2013.)).
Alors si des esprits et des fantômes apparaissent sur des photographies, c’est qu’ils existent, n’est-ce pas ?
La spirit photography a pour objectif de capturer des images de l’au-delà en interaction avec le monde des vivants. Elle est particulièrement pratiquée dans les cas d’enquête lorsqu’un lieu est soupçonné comme étant hanté.
Malheureusement, il n’y rien de bien surnaturel dans cette affaire. Les photographies de William H. Humler (1832-1884) reconnu pour avoir débuté ce type de portraits sont en réalité basés sur une superposition d’images trouvée par hasard lors d’une double exposition du négatif. Deux clichés sont réalisés sur le même support et font alors apparaître deux personnes. Voulant mettre à contribution cette découverte, William H. Humler devint portraitiste d’esprit à temps plein et a vendu de nombreux clichés aux familles de soldats décédés durant la guerre de Sécession (1861-1865).
Vous imaginez bien que cette pratique fit quelque peu scandale. William H. Humler fut accusé de profiter du malheur des familles.
Les portraits paranormaux de William Hope
Un autre William est connu pour ce type de photographies. C’est William Hope (1863-1933). Ses portraits sont un peu plus particuliers. En effet, les esprits qui apparaissent sont entourés de petites traces de fumées, ou avec un draps sur la tête. Mais d’où vient cette idée qu’un fantôme doit avoir un voile sur le visage ? Pourquoi ?
Pourquoi un esprit iraient s’encombrer d’un drap ?
En tous les cas, William Hope avait fondé un cercle de photographie intitulé le Crew Circle sur le même principe. Il fut accusé de fraude pour trucage de ses clichés. Pourtant l’auteur et spiritualiste Sir Arthur Conan Doyle a continué de le soutenir, croyant lui-même à ces phénomènes tout comme il croyait à l’existence des fées ((Antoine Faivre « Sir Arthur Conan Doyle et les esprits photographiés », Ethnologie française4/2003 (Vol. 33), p. 623-632.
URL : www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2003-4-page-623.htm)).
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