Joseph Staline est mort il y a 60 ans. Cet homme qui monopole le programme d’histoire n’est décédé que depuis 60 petites années. C’est pourtant un temps qui a été suffisant pour détourner le personnage tandis qu’il en a fallu bien plus à Abraham Lincoln pour être transformé en chasseur de loups-garous au cinéma.
La vision qu’on a de Staline est plurielle. Tandis que la Russie contemporaine retient le bâtisseur et le leader contre les nazis, le bloc de l’Ouest a en tête le régime soviétique sous ses plus mauvais aspects de la surveillance de son voisin aux camps de travail (goulag) de Sibérie.
L’ambivalence du personnage et l’icône qu’il représente est une merveilleuse porte vers le détournement. Ce vieux papy bedonnant à la moustache et fumeur de pipe se trouve être le Babar de l’histoire de la guerre froide. À la fois leader et grand-père de toute la nation soviétique, la personnalité politique est devenue de fait un personnage.
C’est forcément ce qui arrive lorsqu’on joue de sa propre image dans toute la propagande soviétique afin de devenir non seulement un leader mais aussi un symbole. Le culte de la personnalité enlève alors toute humanité jusqu’à une glorification qu’on retient à travers les années.
Ne soyons donc pas étonnés de voir des détournements tels que le superbe jeu-vidéo Stalin vs. Martians.
La bonne recette pour devenir une icône pour tout un peuple est simple. Faîtes afficher partout de grandes images de vous où tout le monde vous regarde et suit votre exemple avec le sourire. Si vous n’avez pas assez de budget (ou la flemme) pour mettre en scène ces centaines de personnes, adopter alors un cadrage resserré avec une vue en contre-plongée. Les personnages présentés devront être embellis et impeccables afin de devenir de réel modèles moraux.
En ce sens, l’affiche du prochain film Hunger Games est très bien faite. Cela ne vous donne pas envie d’un peu de patriotisme ?
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