Installer une routine de croquis

Je suis à peu près bien placée pour dire à quel point il est difficile de dessiner régulièrement. Le dessin, j’ai commencé comme pas mal de gens parce qu’il y avait quelqu’un pour dire qu’on dessinait bien. Cela encourage, alors on continue et on finit par progresser par l’entraînement et les multiples essais.

C’est finalement en autodidacte que j’ai apprécié ce loisir devenu quotidien. Cela a beaucoup facilité les choses lorsque je suis entrée dans une prépa d’arts-appliqués (“ratée”) car j’avais déjà des habitues de crayonnages réguliers. Pourtant, tout ce que je faisais était souvent sur des feuilles volantes qui se perdaient et qui finissaient dans des pochettes que j’ouvre une fois par an. J’ai alors découvert ce sublime support qu’est le carnet. Bien qu’en possédant déjà, je ne savais pas trop quoi en faire. Parfois il semble trop beau pour que je n’ose réellement y toucher.

Alors comme pour tout sport, il faut se forcer un peu au début, et puis l’entraînement douloureux et forcé finit par devenir une habitude naturelle. Debout, assise, appuyée contre une porte, avoir trois minutes pour griffonner est toujours possible.

C’est ainsi que chaque jour, sur un trajet de trois arrêts de métro, je me donne la consigne de faire au moins un croquis. Il faut aller à l’essentiel et vite. Trois arrêts de métro, c’est le temps que je m’autorise pour terminer de saisir une silhouette, mais c’est aussi le temps qu’il faut avant de se faire repérer !

L’autre intérêt est aussi de vaincre petit à petit sa timidité pour dessiner en public. Le faire dans les musées devant une nuée de touriste qui me prend en photo – parce qu’une personne qui dessine dans le Louvre c’est cool à montrer – mais cela demeure tout de même une hésitation qu’il est difficile à vaincre.
L’habitude de se faire noter sur ses réalisations n’aide pas.

C’est donc sans grand complexe que je réussis maintenant à sortir un carnet et quelques crayons de mon sac dans les cafés, et pourquoi pas dans le parc. Enfin tout de même, la prochaine fois que j’annonce que je vais dessiner aux Tuileries alors qu’il neige, vous pourriez m’en empêcher : j’ai eu super froid.

La ligne n’est pas optimale, quand ça bouge beaucoup, voilà ce que ça donne : 


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