Une photographie singulière, c’est quoi ? Lineature est une boutique en ligne de décoration qui décide de rééditer ces clichés méconnus. Le grand format les sublime, les matériaux les respectent.
J’ai eu le plaisir d’avoir un entretien avec Anne-Laure Coquelin et Aurora Ortega qui ont mis en oeuvre cette entreprise. La première est graphiste, la seconde est spécialisée en restauration et en conservation d’oeuvre d’art.
Laisser la trace du temps
Le travail de Lineature est absolument incomparable avec les posters de reproductions d’oeuvre d’art qu’on trouve sur le marché. D’une part, chaque réédition est composée de matériaux choisis pour leur qualité, d’autre part leur nature est étudiée pour respecter l’oeuvre originale.
“On essaie de rester cohérent et d’aller jusqu’au bout.”
Il s’agit donc de choisir un type de papier qui aura la même couleur que le papier original. Il est donc hors de question d’imprimer sur du papier blanc ou du papier brillant. Et ce travail nécessite des recherches préalables pour déterminer la composition du papier de l’époque, en consultant directement les épreuves originales ou encore les livres de conservation.
Découvrir et sublimer
Le catalogue n’est pas énorme, mais la qualité est largement privilégiée par rapport à la quantité. Ces photographies sont anciennes, mais pas que, et ce n’est certainement pas le premier critère qui les fait figurer au sein de la boutique.
“Les photographes qu’on a choisi, sont des photographes qui ont une vision contemporaine. C’est de l’expérimentation.”
C’est par exemple l’occasion de découvrir les sublimes expériences photographiques d’Edgar Degas qui nous permettent de redécouvrir un autre point de vue sur un artiste si connu. Cette référence n’est d’ailleurs pas sans me rappeler les l’axe engagée par l’exposition Edvard Munch, l’oeil moderne au Centre Georges Pompidou.
Ainsi des photographies moins connues de très grands peuvent atteindre de nouveau le public. Et ce qui transparait des deux fondatrices de Lineature, c’est surtout la passion et l’envie de montrer une facette de la photographie qui a presque été oubliée depuis qu’il s’agit beaucoup de technologie.
Et je ne le dirai jamais assez, la photographie c’est aussi et surtout l’expérience de l’image, la recherche du point de vue et la manipulation de la lumière. Tester, s’offrir des erreurs et tester encore pour peut-être trouver quelque chose d’exceptionnel.
“De la commercialisation avec des règles que les institutions culturelles comprennent bien”
C’est grâce et avec les institutions que les oeuvres sont choisies et rééditées. Des partenariats sont alors réalisés avec par exemple la Bibliothèque Nationale de France. Chaque réédition est considérée comme étant un tirage. Cela explique la numérotation de chacun d’eux et leur certificat d’authenticité.
Et finalement, s’offrir une réédition d’une oeuvre photographique qui témoigne du travail de l’apprenti chimiste (le photographe), est certainement une idée qui va plaire à tous les passionnés d’histoire de la photographie comme moi.
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