The Program – La création de l’icône du dopage sportif

Le cyclisme, on en déjà un peu parlé sur ce blog. Comme beaucoup d’autres, j’aime suivre le Tour de France. Je me rappelle qu’enfant ce n’était que des images et des sons qui défilaient sur l’écran du téléviseur pendant que je faisais autre chose. Je me rappelle cependant de quelques moments marquants comme la prise du maillot à pois par Laurent Jalabert en 2001. Etrangement, cet événement a fait que j’ai toujours eu une sorte d’affection ou admiration pour Jaja, que je ne connais pas.

Mais ce qui est bien avec le sport, c’est que cela crée de grandes histoires. Et parmi ces histoires incroyables, le monde du cyclisme a été l’auteur de nombreuses aventures.

Dès les premiers Tour de France, il y avait du dopage. C’était pour tenir, on se donnait de la force car on n’était que de la chair à canon pour aider le journal L’Auto aujourd’hui L’Equipe à vendre une histoire. Le Storytelling n’a pas attendu les années 2000 !

Puis de 1999 à 2005, nous avons eu Lance Amstrong. L’Américain de l’équipe US Postal remporta 7 fois le Tour de France, 7 titres qui lui ont été désattribués, alors qu’il est maintenant banni à vie de la compétition.

Je vois en Lance Amstrong la création d’un champion, comme un monstre de Frankenstein où cette fois-ci le scientifique prendrait le nom de Michele Ferrari. Le film The Program de Stephen Frears joue sur ce terrain. Ce n’est pas un film sur le cyclisme, ce n’est pas tant que cela un film sur le dopage non plus, mais plutôt sur le personnage de Lance Amstrong. On ne verra pas de scène de compétition de vélo comme on a pu en avoir dans La Grande Boucle, en fait on verra beaucoup de Amstrong, admirablement interprété par Ben Foster. Lui, son entourage, son équipe, ses espoirs, ses défaites, ses décisions, son influence sur le monde du cyclisme et au-delà. Ce n’est presque plus un personnage de cycliste, et je ne dirai pas qu’il s’agit d’un film sur un athlète. The Program, est pour moi le récit d’un homme qui veut gagner et qui est prêt à tout pour cela. Ce n’est pas un monstre pour autant, son engagement contre le cancer – maladie dont il a souffert – est réel. Inspiré des recherches de David Walsh également incarné à l’écran, The Program montre jusqu’où peut aller la volonté d’un homme qui va jusqu’à se brûler les ailes. C’est donc un film que je conseille.

Il y a quand même des scènes de vélo, j’exagère un peu. Je les trouve pourtant seulement illustrative, comme des éléments qui marquent les objectifs de Lance Amstrong dans sa grande escroquerie. Car c’est bien une histoire d’arnaque, quand on réalise l’argent qui est en jeu dans ces victoires.
Certains plans sont cependant incroyablement esthétiques, et en parlant d’esthétisme, le montage qui mêle fiction et moments qu’on a vu à l’époque en direct à la télévision est bluffant.

Je regrette cependant quelques éléments. Avec un récit un peu romancé, quelques éléments sonnent faux. Au début du film, on voit Lance Amstrong sur une petite course en Belgique qu’il va perdre, comme un Critérium départemental. Or il s’agit sans doute du Tour des Flandres, et Amstrong porte déjà le maillot arc-en-ciel du champion du monde sur route. Cette course est le pivot dans sa prise de décision de faire appel au dopage pour ne plus jamais perdre, comme il l’a fait ce jour là. On a presque pitié pour cet athlète qui donne tout mais ne gagne rien, mais déjà champion du monde.
Mais parce que ce n’est pas un film sur le cyclisme, quelques éléments ne sont peut-être pas assez expliqués. Je ne suis pas certaines que dans la scène que j’ai cité, tout le monde comprenne qu’Amstrong est déjà champion du monde lors de cette défaite, ou ce qu’est UCI très souvent citée.

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