Je crois que je traverse en ce moment une crise anti progrès technologique. C’est ironique, non ?
Standardisation
À force d’observer un peu mon environnement : mon quotidien, dans les média, sur Internet ; j’ai l’impression de constater une standardisation massive. Certes il y a des effets de mode qu’on ne peut pas forcément considérer comme une tendance à ce que tout le monde soit pareil. Mais dans la manière d’aborder les choses…
En technologie, nous sommes constamment à la recherche de performance et de confort. C’est ce qui a motivé les avancées scientifiques. Elles permettent de déléguer des tâches ingrates à une technologie qui pourra le faire à notre place. Dans ce contexte j’ai déjà parler de la mémoire au sens où beaucoup de gens ne se rappellent plus des événements que par une alerte de leur compte Facebook ou de leur agenda électronique.
Encore je me dis : les gens font ce qu’ils veulent. Mais des fois, cela devient irritant quand on a donné rendez vous à un groupe de personnes et que je demande :
“Tiens, il est en retard, il a eu un problème sur la route ?,
– Non, on ne dirait pas, il n’a pas tweeté. “
Mais pourquoi Twitter devient-il dans mon entourage un canal de communication exclusif ? Les gens ne sont-ils plus capable de se parler au téléphone pour se demander comment ils vont ? C’est déprimant.
Et quand je vois qu’ils ont tous les mêmes types de téléphone, les mêmes applications dessus, qu’ils gèrent leur vie avec les mêmes outils… qu’ils ont tous les mêmes sources d’informations et qu’ils l’abordent de la même manière avec les mêmes références demandées à Google…
C’est tout sauf enrichissant
À la recherche de spontanéité
Du coup, au risque de paraître arriérée, j’essaie d’exprimer mon désir de spontanéité avec des expérimentations photos.
C’est idiot et peu de chose, mais cela suffit à m’amuser. J’ai adopté la démarche suivante : presque totalement se fier au hasard. Je photographie avec des appareils photo jetables et si je prends mon superbe reflex, ce sera avec le mode P avec le stabilisateur désactivé.
Au final, mon geste photographique se résumera à choisir le point de vue et la mise au point, puis je verrai ce qui en sort.
Malheureusement, lorsque j’ai essayé d’en discuter entre amis, j’ai eu le plaisir de recevoir des commentaires du genre “on est en 2010”. Résumons cela par : cela est totalement idiot de se fier au hasard alors qu’on a de la technologie pour tout contrôler. [D’ailleurs pour ceux qui s’intéresse à la technique photo, bentoblog fait en ce moment d’excellents articles à ce sujet.]
Mais qu’y a-t-il de scandaleux à vouloir être surprise ?
Je fais des photos ratées, je fais des photos floues, je fais des photos qui ne ressemblent pas forcément à celles qu’on trouvera dans les magazines… mais au moins, je m’amuse.
Un calotype négatif direct sur papier, produit par Henry Fox Talbot, inventeur de la photographie sur papier dans les années 1840. Le calotype prend le parti d’une esthétique expérimentale et artistique tandis que son concurrent le daguerréotype, préféré à l’époque, se veut d’une grande précision.
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