Dans une vie normale, soit une vie qui ressemble à celle de beaucoup de personnes, on a beaucoup de temps. Pourtant, ce sont souvent ces personnes qui disent “Je n’ai pas le temps”.
Cette réponse, je l’ai plus ou moins utilisée aussi dans de nombreux moments. C’est une expression qui était là pour m’excuser de quelque chose que je n’avais pas fait, et que je devais faire. Du moins, c’était quelque chose qu’on estimait bon que je fasse et j’étais souvent assez d’accord avec cela.
Je n’ai pas le temps, est une expression toute faite qui sert à justifier de ne pas tenir une résolution : se mettre au sport, manger moins de féculents, s’acheter une nouvelle paire de chaussures, aller chez le coiffeur, consacrer plus de temps à un loisir.
En ce sens, ce billet est une réflexion que j’ai eu en ré-entendant plusieurs personnes me dire en moins de 3 semaines que j’étais plutôt hyperactive. Ces déclarations m’ont effrayées car j’ai réalisé un travail sur moi long et douloureux pour réussir à me concentrer réellement sur des choses que j’aime et qui sont importantes pour moi. Faire beaucoup de choses, c’est très bien pour communiquer une bonne image de soi. Les gens aiment voir quelqu’un comme étant une réincarnation du stakhanovisme. Elle en devient admirable et un peu surhumaine de faire toutes ces choses dont Je n’ai pas le temps.
Il est vrai qu’on peut ne pas avoir le temps. On peut avoir des plages horaires bloquées, des occupations prioritaires. Et c’est là dedans que réside la vraie signification de Je n’ai pas le temps. À elle seule, cette phrase simple, résume souvent toute un enchevêtrement de faits qu’on ne souhaite pas toujours exposer, ou qu’on ne comprend pas bien. Très souvent, elle se réfère simplement à : J’ai d’autres priorités.
Mais pourquoi ne pas le dire directement ? Pourquoi dit-on Je n’ai pas le temps ?
Il peut y avoir une culpabilité. Oui j’aurais du le faire, mais je ne l’ai pas fait, je n’y ai pas consacré de temps. Alors lorsque le fait de ne pas être retourné faire du footing vient du choix de ne pas y avoir consacré 1 heure de sa journée, il est plus facile pour soi de se dire que le temps manquait. L’interlocuteur ne peut quant à lui ne pas y faire grand chose. Effectivement s’il manquait de temps, on ne pouvait pas l’inventer, il n’y a que 24 heures dans une journée et il faut bien dormir aussi.
Le temps, il s’apprivoise. De mon côté quand j’ai du temps, en vacances, c’est là que je fais le moins de choses car j’ai peut-être trop appris à compenser des temps courts de disponibilités, jusqu’à ne pas savoir m’organiser lorsque je suis entièrement disponible. C’est cette idée qui m’avait d’ailleurs inspirée mon billet Le mois le plus court.
Et simplement, on peut aussi ne pas comprendre cette notion. Mettre une priorité sur quelque chose d’autre, c’est possible. Ce n’est pas scandaleux. Je n’ai pas le temps, est une réponse pour que les autres nous excusent, mais c’est surtout une phrase pour s’excuser auprès de soi-même plutôt que d’accepter simplement qu’on a fait le choix de faire autre chose.
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