La place de la beauté dans le design, son rôle dans la conception d’un objet, sont le centre de cette exposition Beauty as unfinished business (commissariat Sam Hecht et Kim Colin). Avoir un objet beau n’est pas une priorité du design. C’est une forme de dommage collatéral, un heureux hasard qui fait qu’on est charmé également par l’esthétisme.
Le sens du beau est bien-sûr subjectif. Il en faut pour tous les goûts, on trouve toujours chaussure à son pied. Ici l’exposition revient sur le concept de beauté à la japonaise, appelée wabisabi. Il s’agit d’une beauté imparfaite, inachevée, fragile. Et c’est dans un contexte ou une atmosphère que le beau se crée. On a un meilleur profil, une robe plus jolie à la lumière du jour… C’est une notion qui semble alors très contradictoire avec ce que recherche le design dans la possibilité de produire un objet en série et pourquoi pas de manière industrielle. Que reste-il pour le défaut qu’on aime, la particularité de l’objet qui le rend unique ?
Sans son contexte un objet est effectivement totalement fade, maintenant que j’y pense. J’ai eu ce sentiment lors de ma visite du salon Maison & Objet en janvier. Il y avait effectivement des choses auxquelles j’étais sensible, mais posées bout à bout dans une scénographie du catalogue, je trouvais que cela accentuait cette sensation du “mais ça ne sert à rien”. Il faut alors avoir beaucoup d’imagination, car comment un alignement de dizaine de tables peut séduire ? C’est sans doute pour cette saison que les boutiques de décoration jouent tant sur les mises en scène de faux espaces de vie.
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