Edvard Munch est celui que le public connaît souvent pour être le peintre de “Le cri”. Ce visage torturé sur un pont, nous le connaissons tous. Tandis que l’exposition de l’an dernier à la Pinacothèque de Paris intitulée ou “l’Anti-Cri” faisait du tableau-icône sa thématique, ici nous découvrons une autre facette du peintre.
Galerie 2 du Centre Georges Pompidou
C’est le lieu où a élu la très belle exposition Edvard Munch, l’oeil moderne. Moderne ? Alors que tu relies plus facilement Munch à Van Gogh plutôt qu’à Kandisky ? Pourtant, Munch et Kandisky et Mondrian sont décédés à la même date. Alors il serait temps de resituer un peu Edvard Munch où il le mérite, et le considérer un peu comme un… oeil moderne ?
Une oeuvre presque cinématographique
Je ne vous ferai pas de compte-rendu sur toute l’exposition. Je trouve cela particulièrement inutile car de nombreux sites culturels le feront certainement mieux que moi. Et si vous vouliez vraiment une vision de critique, inutile de rester sur un blog perso. :-)
Au début, je suis allée voir cette exposition car j’étais particulièrement intéressée par le rapport qu’entretenait Edvard Munch avec la photographie. En effet, un peintre né avant 1900 qui utilise activement la photographie comme outil dans son oeuvre, cela ne pouvait que me plaire !
Munch, est un monsieur qui photographiait (avec un Kodak Bullseyes) et filmait avec une caméra Pathé.
Dans un premier temps, on remarque une grande tendance à l’auto-portrait qui a quasiment une fonction auto-biographique. En effet, Edvard Munch s’y met en scène en tant qu’homme et en tant qu’artiste-peintre. Il expérimente aussi en usant d’effet de transparence grâce à des poses longues.
Et lorsqu’on croise cela avec les effets d’optiques créés avec une gestion de l’espace particulière, la mise en scène théâtralisée de ses compositions et la pratique du hors champ… j’ai eu une impression de cinéma.
En effet, lorsque je fus debout devant le tableau Ouvriers rentrant chez eux (1913-15), qui doit faire deux fois ma taille, j’ai cru moi-même entrer dans la scène car l’homme venait vers moi. La taille des oeuvres, les jeux d’optique et la composition du tableau m’a donné le sentiment d’un tableau en mouvement. Il en est de même avec Lutte contre la mort (1915). L’effet est saisissant.
Je n’ose même pas vous donner des reproductions photographiques à tel point ce serait inutile. Votre écran ne pourra jamais reproduire le sentiment que j’ai eu devant ces tableaux…
Dans l’exposition, quand je marchais d’une oeuvre à l’autre, c’était comme zapper d’une pièce de théâtre à l’autre par téléportation.
Quand un usage personnel rencontre l’art ?
L’exposition montre Edvard Munch se mettant en scène dans des photographies et en opérant quelques expérimentations. Néanmoins, bien que le peintre ait l’intuition des possibilités de ce média, il demeure un peintre.
Pourtant, Edvard Munch photographie beaucoup et sans cesse. Il joue à se photographier jusque dans son bain dans l’autoportrait “à la Marat”. Nous nous rendons alors compte de quelle manière la photographie a sans doute influencé Edvard Munch dans son oeuvre de manière sous jacente. Car les mises en scène et la composition (ou cadrage) pourraient très bien se donner des airs de storyboards “à la Munch”.
En complément, je vous invite à visionner cette vidéo réalisée par le Centre Pompidou. Elle vous présentera d’autres angles traités durant l’expo. Mais si vous passez par Paris ou que vous y habitez, n’hésitez pas à aller faire un tour là bas !
C’est du 21 septembre au 09 janvier 2012.
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