Ce n’est pas vraiment une critique contre les geekettes, mais plutôt une constation sociologique d’un fait simple : Le terme “geekette” ne veut actuellement plus rien dire.
Atteindre la geekytude était une épreuve
Aujourd’hui, il suffit de se dire geekette pour l’être : l’afficher sur sa bio Twitter, le mettre sur son profil Facebook, avoir un blog rose avec des trucs de jeux vidéo. Et tout le monde te croira, même si parfois tu ne comprends rien à la technologie et tu désignes les choses “geek” comme peut-être trop compliquées.
Il y a quelques temps encore, la geekette n’existait pas. Il n’y avait que La copine de geek. Rappelez vous ce site web tenu par une bande de copines qui nous éduquaient à survivre en couple avec notre geek. C’était le bon vieux temps, j’ai envie de dire. Quand toi geekette, tu étais encore une exception.
Car il fallait prouver que tu étais geekette, il fallait le mériter…
- Se fondre dans un groupe de geeks masculins.
- Avoir un score plus qu’honorable au Geek test.
- Finir par être capable de geeker sans tes collègues masculins, et même les impressionner.
Et pour réussir tout cela, il fallait correspondre à plusieurs critères assez simple.
- S’intéresser réellement aux technologies et à la subculture.
- Ne jamais avoir peur de l’informatique.
- Savoir vivre connectée tout en restant une nana.
Ainsi, être une geekette il y a encore 5 ans était une chose ardue qui nécessitait de traverser de nombreuses épreuves d’intégration sociale et d’interactions virtuelles. Tu n’avais pas du tout besoin de le dire, tout le monde savait que tu étais geekette. Cela se sentait, cela se voyait, tu respirais la geekytude, parce que tu n’avais pas peur d’atteindre un certain niveau de connaissances en high-tech. Et à une époque, la high-tech et les jeux vidéo, c’était encore assez weird.
Mais les moeurs ont changé
Comme qui dirait “nouvelle époque, nouveaux usages”…
Les taux d’utilisation de smartphone et de Web mobile grimpent comme un chaton sur des rideaux neufs, la population féminine est désormais loin de l’image de la secrétaire godiche et a accès sans crainte aux nouvelles technologies, les éditeurs de jeux-vidéos savent comment cibler les femmes (et même les personnes âgés), les romans et nouvelles de science-fiction sont de plus en plus adaptés aux cinéma…
Dorénavant, la subculture devient grand public. On l’a vu récemment dans le film Sucker Punch.
Il suffit de regarder le taux d’utilisateur féminin sur Twitter, le nombre de nanas sur Facebook, les rayons informatiques en grande surface, les taux d’intégration de filles en école d’informatique, et la montée fulgurante des profils et des blogs de geekette.
Elles sont partout.
Mais je ne pense pas que ce soit le nombre de geekette qui augmente. À mon avis, nous sommes plutôt à une époque où les usages technologiques et la culture de science-fiction, fantasy s’est tellement développée qu’être geekette est une tendance. Non pas une tendance au sens d’une mode, mais une tendance au sens où il s’agit d’un comportement adopté par la majorité des femmes… car c’est de leur temps.
Être geekette aujourd’hui, c’est être moderne.
C’est être en phase avec les usages et les moyens que nous offre les sciences de l’information et de la communication. C’est être utilisatrice des moyens de communication qui sont aujourd’hui à notre portée sans en avoir peur et sans tout casser.
Au final, être geekette n’est plus forcément une exception. Cela ne fait ni de toi ni de moi une personne spéciale ou à part. C’est so 2005 comme manière de penser.
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