Ce blog est tenu par une jeune demoiselle de 21 ans. L’an dernier, elle validait avec mention une jolie Licence d’Information-Communication qui lui permet de travailler dans le secteur du journalisme multimédia et de la conception de contenus Web. Un métier qui lui plaît mais elle aspirait à autre chose, un jour elle s’est réveillée (bon elle avait 6 ans) en se disant : je serai artiste.
Retour à la case départ
Et voilà où j’en suis, je recommence mes études ! Enfin « recommencer »… parce que je ne considère certainement pas que mes trois années précédentes ont été faites dans le vent. Par ailleurs je ne vois pas cela tellement comme une réorientation, mais plutôt comme une précision de mon parcours personnel.
Je dois effectivement avoué que j’ai énormément appris à la fac : fac de lettres parcours infocom, puis infocom. Et mon expérience là-bas a été réellement enrichissante.
L’enseignement est passionnant – si on s’intéresse un minimum au sujet – et le temps libre que j’ai eu m’a permis de remplir mon quota d’action associative pour la décennie !
Et maintenant, me voilà avec de jeunes bacheliers et quelques personnes dans mon cas. Je suis en MANAA. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un sigle qui désigne le charmant terme de « Mise à Niveau aux Arts-Appliqués ». Pas très sexy.
Les études sont coûteuses
Seulement, j’ai rencontré un délire administratif absolu.
Les MANAA publiques sont accessibles sur dossier de Première et Terminale. Or j’avais le niveau à cette époque pour accéder aux écoles publiques. J’appelle donc l’école de mes rêves pour leur demander comment procéder.
Ils me répondent que je suis trop âgée pour accéder à une mise à niveau. Je demande alors si je pourrais par hasard postuler directement en 1ère année. Mais cette dernière n’est accessible que si on fait une MANAA public.
J’insiste :
« Il y a un âge limite, donc ?
– Non, mais il faut avoir passé son bac il y a un an maximum. Vous êtes trop âgée.
– Tu t’es vue vieille peau ??!!! ».
Sachez donc qu’il est difficile de vous réorienter. Même si c’est votre rêve le plus fou.
Heureusement l’enseignement privé est là pour prendre les personnes qui ne sont pas Mozart (c’est-à-dire odieusement prodige et qui n’aurait donc pas besoin d’école), ou qui ont été jeté aux ordures par des conditions administratives.
Je suis donc étudiante en Arts-Appliquées dans une école privée parisienne réputée et reconnue d’état. C’est parti pour 35 heures de cours par semaine et une vingtaine d’heure de travail chez soi pour tenir le niveau.
Étant dans le privé, je n’ai plus accès aux bourses de l’enseignement supérieur. Comme disent les jeunes « c’est la misère ».
Décider d’être entrepreneur
Je n’ai pas commencé par chercher un petit boulot. Étrangement je me suis assez naturellement dirigée vers l’entrepreneuriat. C’est à mon avis surtout une question de caractère. J’avais déjà pas mal travaillé dans des gestions de projets, bénévolement et pour rendre service. Connaissant mes compétences, ma première cliente (une amie) m’a un jour téléphoné en panique pour me dire que son prestataire l’avait lâché. Elle avait besoin de quelqu’un en urgence pour concevoir le site de son entreprise. « euuuh… Okay ».
Et voilà comment je suis devenue auto-entrepreneur.
Mais je ne conseille absolument pas à tout le monde de s’y lancer comme je le raconte. Dans la réalité j’ai beaucoup réfléchi en me demandant si je pouvais assumer ce statut et ce mode de travail. Parce que ce n’est pas comme dans la publicité mes chèrs enfants, vous devenez certes entrepreneurs dans des conditions simplifiées, mais entrepreneur quand même ! Ce n’est pas du tout anodin.
Et en dehors des questions administratives, comptables et autres, se positionner en tant que fournisseur de service et non pas en tant qu’exécutant n’est pas du tout la même démarche mentale. D’ailleurs, c’est en pensant « salarié » que les auto-entrepreneurs se font arnaquer par leurs clients.
Un jour, une entreprise ne pouvant/voulant pas recruter pour un poste de chef de projet éditorial m’a proposé de passer par le statut d’auto-entrepreneur que j’avais déjà. Argumentant sur le fait que cela ne m’arrangeait ni financièrement ni… légalement, on me propose de passer par le statut de la maison des artistes (MDA)… Coco, c’est pas de la fraude ça ?
L’étudiant n’a pas le temps de prospecter
Comme je l’ai dit plus haut, j’ai 35 heures de cours par semaine, du temps de travail personnel. Mais pour avoir un petit revenu fixe et régulier, je donne également des cours particuliers via une célèbre agence. Dans tout ça, il faut trouver des clients !
Et là, on remercie la fac et les activités que j’y ai eu pour m’avoir permis de me créer un véritable réseaux d’intervenants de mon domaine d’activité.
J’ai même des partenaires, la classe, hein ? D’ailleurs l’un d’eux me décrit ainsi sur son site : « difficile à décrire tant elle est active ». Au final, il a peut-être trouvé une des meilleurs définitions de mon profil. :/
Et le réseau ça ne se fait aussi à travers les différents réseaux sociaux en ligne. Et si on ne le comprend pas vite dans mon domaine d’activité, on est fichu. C’est ainsi que je suis devenue une sale petite brandeuse !
Grâce à tout cela j’ai adopté une petite fibre commercial. Il faut savoir se vendre, surtout lorsqu’on a 21 ans et qu’on débute dans le monde acharné des entrepreneurs.
Dédoublement de personnalité
Parfois il est tout de même difficile de gérer mes différentes activités. Je trouve que je m’en sors pas mal. Néanmoins il peut m’arriver de penser à un client qui vient de m’envoyer un mail pendant que je suis en cours. Certes c’est embêtant car cela peut me déconcentrer voir me disperser, mais cela développe largement ta capacité à gérer des situations complexes. Un casse-tête en temps réel.
Je pense que l’accessoire indispensable de l’étudiant auto-entrepreneur est le smartphone. Car lorsque je suis en cours, je ne peux pas travailler pour mes clients. Néanmoins je suis capable d’écouteur leurs demande et d’envoyer un mail pour les prévenir de ma prochaine disponibilité. Ne cachez jamais à un client que vous êtes également étudiant. Car si un client accepte votre prestation alors qu’il sait que vous êtes occupé en dehors de votre activité entrepreneurial, il ne vous exigera jamais quelque chose dans la seconde. C’est un contrat implicite essentiel pour… ne pas devenir fou.
Bilan
S’il y a une chose que j’ai apprise, c’est qu’il s’agit surtout d’une question d’opportunité. Je ne pense pas qu’il y ait vraiment de chance là dedans, car le réseau que je me suis créée et une conséquence directe de mes activités précédentes. Par contre il faut savoir voir les opportunités et les saisir, ne jamais être en situation d’attente et se montrer disponible.
Après, je peux refuser des missions, mais je le fais en toute honnêteté car j’estime que je ne suis pas dans une situation où je peux accepter toutes les sortes de projets. Parce qu’accepter de pêcher un requin lorsqu’on commence à peine à maîtriser la pêche à la carpe, c’est la première erreur qu’on puisse faire. Et ça pourrit ta réputation.
C’était donc mon petit compte-rendu de mon expérience d’étudiante/auto-entrepreneur. J’espère que cela aura été instructif aux quelques étudiants qui passent par là, et que je n’aurais pas trop ennuyé les autres.
Bonne journée. :)
> Ce billet est la suite de “Étudiant ou auto-entrepreneur, il faut choisir… “
> Attention à ce genre de dérive LouerUnEtudiant.com : Trouvez un étudiant pour travailler sur vos projet. Merci @Kderchef pour le lien.
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