Sûrement pas 10 ans, sans doute beaucoup plus mais cela fait un joli titre. C’est aussi sans doute plus réaliste que 15, parce qu’il y a 15 ans je ne prenais pas autant le temps de me plier à cet exercice cruel. Fin 2023, faire des slides occupe une grande partie de mon temps. C’est une façon de présenter des informations pour différentes personnes. Les slides présentent l’avantages de se découper en différentes parties que l’on peut réutiliser régulièrement. C’est comme un jeu de cartes. On parle d’ailleurs de « slides deck » et je ne pense pas que cela soit par hasard. En mars 2023 dernier, j’ai rencontré à Londres Lazarina Stoy qui parle beaucoup de data storytelling. Son article « 10 Common Data Storytelling Mistakes and How to Avoid Them : Mastering Data Storytelling: Avoiding the 10 Common Mistakes » nous est utile à tous, nous autres consultants. Je ne vous cache pas que réaliser des slides représente un travail très pénible. C’est souvent bien redondant et on les prépare dans la majeure partie des cas dans des conditions relativement stressantes. Elles peuvent être destinées à des personnes à qui on doit rendre des comptes ou à d’autres que l’on cherche à convaincre. L’impression que donne vos slides à votre audience fait souvent la différence entre une conférence intéressante ou complètement enfumée. La clarté de ce qui est présenté permet de conclure des contrats, ou au contraire de perdre un prospect précieux. Le monde des slides est bien cruel. J’ai en ce moment 14 évènements programmés dans mon calendrier qui correspondent à des rappels de slides à envoyer : de maintenant à juin 2024. Quel enfer.
Essayer de retrouver du plaisir à faire des slides.
C’est difficile. En réfléchissant à ce sujet, je me rends compte que de faire des slides m’apporte du plaisir ou de la satisfaction lorsque je réussis à présenter des informations de façon jolie et efficace. Un peu comme pour tous les sujets, lorsque je regarde d’anciennes présentations, je les trouve souvent affreuses pour de nombreuses raisons. Trop de texte, pas assez de texte, des titres trop évocateurs, pas assez clairs, des illustrations mal choisies, des graphiques ambigus… c’est bien complexe !
Finalement, les années m’ont aidée aussi, je pense, à avoir mon propre style de slides. Au moins pour les présentations orales comme les conférences, j’ai tendance à utiliser le même schéma depuis des années. Il consiste à prendre le moins de risque possible en ne mettant que du texte et des images simples, jamais de fichiers exotiques ou de médias (vidéos, sons) qui seraient essentiels à la compréhension de l’ensemble. C’est de cette manière que je me sens le plus sereine pour parler dans un micro. On passe déjà assez de temps à se demander si on ne va pas oublier de dire quelque chose, la question de l’affichage de la vidéo et la diffusion d’un son audible sont des problèmes dont on pourrait se passer.
Varier les outils de création de présentation.
Avec les années, je suis passée d’un outil à un autre en préférant toujours le nouveau à l’ancien. Finalement je compose aujourd’hui avec plusieurs outils en profitant de tous les avantages qu’il peut m’apporter. Lorsque je dois présenter quelque chose en visio et en sachant que le document ne sera pas transmis à d’autres personnes ou équipes, je me contente depuis quelques semaines d’utiliser les différents cadres dans Miro que je fais défiler. Les fonctionnalités de commentaires et de vote me permettent de marquer en partage d’écran et devant tout le monde les choses que l’on modifie ou les idées qui évoluent. Cela me permet de matérialiser très efficacement que j’écoute mon interlocuteur et que je note devant lui les conclusions de nos échanges, ou ce qui pourrait être amené à changer spécifiquement en fonction de ce dont nous discutons en regardant les slides. Parfois je fais cela avec un simple partage d’une page Notion que chacun pourra consulter par la suite. Récemment, j’ai surtout passé beaucoup de temps à explorer les templates et autres graphiques disponibles dans Miro. Jusqu’ici, j’allais prendre les templates dans Piktochart pour générer des graphiques jolis et lisibles en même temps. Miro me semble en ce moment beaucoup plus complet et versatile dans la gestion des données que je peux présenter de façon un peu plus fancy, et surtout en allant plus loin pour mettre en avant des éléments en particulier sur lesquels je veux que les yeux de mon interlocuteur s’attache. Miro pourrait presque me réconcilier avec la fabrication d’un diagramme circulaire en ligne. Pendant plusieurs années, j’ai presque fuit ce type de diagramme car j’ai entendu et lu que tout le monde utilisait mal les camemberts (« pie chart »), alors j’ai craint de faire moi-même exactement ce qu’il ne fallait pas. Vous comprendrez en lisant cet article que ma stratégie pour présenter des informations ou un discours consiste essentiellement en un évitement du moindre risque de problème technique.
Miser sur le visuel.
Soit je parle et je mets peu de texte.
Soit je ne parle pas et je mets beaucoup de texte.
Finalement, tout dépend grandement du contexte dans lequel cela sera présenté, transmis et conservé. Pour une présentation orale, une conférence par exemple, je considère que tout ce que j’aurais pu écrire doit être dit.
Limiter les risques de mauvaises interprétations.
Surtout depuis que je dois préparer des contenus de slides en anglais, je passe beaucoup de temps à relire, à faire relire et à vérifier si je ne dirais pas quelque chose d’autre sans le faire exprès. C’est même très sincèrement une crainte. Il est déjà difficile de mettre à plat ses pensées et ses recherches pour les adapter dans un format de conférence. Mais l’effort pour le faire dans une langue qui n’est pas la sienne, même si on la maîtrise depuis longtemps déjà, est monumental. Peut-être est-ce quelque chose dont j’ai peur en grande partie parce que dans le travail, je traite beaucoup de problématiques liées à l’internationalisation des contenus et à l’adaptation que cela demande. Surtout, je guette ce qui pourrait être exprimé et interprété comme étant offensant ou malveillant. Dans la vie, j’ai un peu de mal à faire cela déjà… alors imaginez au travail !
Toutefois, il faut aussi prendre du recul. En parlant, on peut faire beaucoup de tours et détours sans même s’en rendre compte. Souvent, notre interlocuteur ne réalise pas forcément qu’on aurait pu résumer nos deux dernières phrases en une seule. C’est le dialogue et le flux de paroles qui font ça. Il s’agit d’un fonctionnement naturel de parler en faisant des petites boucles d’informations et tout n’est pas forcément aussi net que dans un discours appris par coeur. Je n’aime pas apprendre par coeur. Sans doute que le jour où je voudrai vraiment qu’un discours soit parfaitement parfait, je prendrai dans ce cas des fiches et je lirai avec application chaque mot.
N.B. Je dois penser à faire des fiches quand même au cas où le retour écran n’est pas disponible pour anticiper les slides d’après. Il n’y avait pas de moniteur pour suivre le déroulement lors de ma dernière intervention et c’était vraiment plus compliqué que d’habitude.
Le plus important : choisir l’outil qui nous est le plus facile à prendre en main.
Entre Powerpoint, GG Slides, les diaporamas Prezi, Miro, Piktochart, Canva… j’admets que je choisis dorénavant surtout en fonction des modalités de présentation. Par exemple, je privilégie à 100 % l’envoi du deck de slides en version PDF pour tout ce qui pourrait être affiché depuis un autre ordinateur que le mien. Autrement cela force à vérifier ses présentations ce qui peut être contraignant pour la régie, en plus de me forcer à peut-être retoucher rapidement et dans le stress de la mise en forme dont je ne souhaiterais plus m’occuper du tout (pour toujours). Généralement, je me contente d’une vérification sur la lisibilité de l’ensemble par rapport à la configuration de la salle. La personne au fond pourra-t-elle lire tout ce qu’il y a d’important ? Parfois je mets des choses en tout petit pour mentionner les sources quand je sais que le document va finir dans un dossier disponible pour tous participants. Dans ces moment, c’est important pour moi d’ajouter les sources surtout lorsque le contenu de ma slide s’avère très minimaliste. Pour le reste (et limiter ma frustration), j’aime publier en parallèle une version de la conférence sous la forme d’un article.
Mais l’histoire du PDF vaut aussi pour un document que l’on envoie par mail pour faire suite à une réunion ou bien pour présenter un projet, une proposition commerciale… Dans ce contexte, étant donné que ce sont souvent des documents qui seront imprimés pour passer de mains en mains au sein d’une entreprise, pensez à la Planète et n’utilisez pas de fond coloré opaque ! Un fond blanc pour les slides de contenu ne fera au passage que mettre en valeur les informations que vous posez en exergue avec de belles typographies et une couleur bien prononcée.