Je n’ai pas terminé de me documenter sur Joan Mitchell. Est-ce bien possible d’ailleurs ? J’ai écouté encore de nouveaux podcasts France Culture au sujet de Vincent Van Gogh ces derniers jours, et j’étais loin de tout savoir. Cela dit, je suis bien loin d’être spécialiste. Pour moi, être spécialiste ou expert, c’est le top du top. Amatrice ou intéressée, c’est bien. En ce qui concerne Joan Mitchell, je m’étais dit « oh tiens tu t’intéresses à une figure de l’art moderne Syphaïwong ». Et badaboum, Joan Mitchell est aujourd’hui reconnue en tant qu’une des plus grandes figures de l’expressionnisme abstrait. Je tourne un peu autour du pot dans mes idoles. N’est d’ailleurs abstrait que le terme, puisque je vois tellement de choses devant une peinture de Joan Mitchell !
J’ai donc acheté et lu Joan Mitchell, la fureur de peindre écrit par Florence Ben Sadoun, trouvé dans le rayon beaux-arts d’un magasin. J’ai donc assouvi mon envie d’en savoir plus et aussi ma tendance à une forme de boulimie d’informations quand je commence à m’intéresser à quelque chose.
Ce livre n’est pas une biographie mais plutôt la rencontre entre Florence Ben Sadoun et Joan Mitchell. Sur qui elle a enquêté. Je vois cet ouvrage comme le compte-rendu des connaissances et des rencontres faites par Florence Ben Sadoun lors de ses pérégrinations où il semblerait que le destin n’ait jamais cessé de l’emmener vers des œuvres de Joan ou des personnes qui l’ont autrefois connue personnellement. Aussi, même si Joan Mitchell semble avoir nié son lien, presque un héritage, avec l’œuvre de Claude Monet, ses voyages et sa vie semblent également l’avoir amenée à croiser bien plus d’une fois les mêmes chemins que le mondialement connu peintre de Giverny.
Je ressens moi-même quelque chose comme ça. Une rencontre avec Joan Mitchell qui se matérialisa par mon petit corps devant d’immenses toiles, accrochées là lors de la rétrospective exposée à la Fondation Louis Vuitton. Syndrome de Stendhal ? Peut-être. J’aimerais que vous voyiez et ressentiez comme moi ces couleurs et ces formes. Comment est-ce possible de faire ressentir tant de choses à l’intérieur d’un cadre aux angles perpendiculaires, tandis que ce qu’il s’y passe semble dépasser le temps et l’espace ?
Ma lecture de bouts de vie de Joan Mitchell m’a alors fait découvrir ce personnage. Je la vois comme ça, un personnage fascinant que l’on aurait pu écrire. Une grande femme au caractère bien trempée, comme on le dirait. Des épisodes mouvementés, des expressions de sentiments tumultueux. J’admets avoir ressenti une colère franche en lisant que Jean-Paul Ropielle la quitta pour une de leurs amies communes et confidente. J’ai ressenti la trahison et l’envie que l’on connaisse encore mieux publiquement ce qu’a fait Joan Mitchell. Que l’on sache partout à quel point ce qu’elle réalisa fut beau. Je ne comprends toujours pas comment elle a pu mettre autant de temps à venir jusqu’à moi. Comment j’ai pu passer tant d’années sans même savoir que Joan Mitchell a existé. J’espère aujourd’hui me rattraper. J’espère aussi que vous verrez de vos yeux un de ses tableaux. C’est si beau.
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