Les lieux et les rythmes qui nous vont.

Là tu vois, je suis en train de procrastiner. Parce que je suis censée être en train de rédiger bien autre chose. Pourtant, je sais très bien que la tâche que je dois réaliser officiellement ne va pas me prendre 5 heures car j’y ai déjà bien réfléchi et que je sais ce que je dois faire. Pourtant… mince… c’est dur !

J’aime bien les sujets liés à la productivité, parce que ça parle beaucoup de fonctionnement du cerveau et de comment le comprendre pour tourner tout cela à son avantage. Par exemple, j’aime bien la notion de flow. Le flow, c’est ce truc complètement euphorisant, un état où t’es productif et où ça en est même agréable, même si ce que tu dois faire ne l’est pas forcément. Le flow, je le ressens souvent quand je peins ou que je dessine. J’ai aussi tout un tas de petites techniques pour complètement annihiler le syndrome de la page blanche. Je pourrais peut-être t’en parler un de ces jours.

En ce moment, le flow dure ou 3 heures d’apnée dont je sors exténuée (mais satisfaite), ou il ne vient jamais. J’en ai tout de même retrouvé un peu par sessions de 30 minutes, en alternance avec de moments de contemplations des reliefs des bâtiments sur un parvis de ma ville. J’ai senti à nouveau ce besoin de travailler hors de chez moi, et d’être stimulée par d’autres sons, d’autres odeurs. Avec les parcs fermés (team zone rouge) et les terrasse de café inexistantes, ainsi qu’une franche allergie aux pollens de graminées et aux pollens de platane, je n’ai pas encore trouvé beaucoup d’endroits pour travailler dehors. On fait avec ce qu’on a !

J’ai donc pris la décision de progressivement migrer de nouveau vers mon lieu de travail habituel depuis presque 2 ans maintenant. Tu sais, le coworking. Je dis ça, mais je ne sais pas si je t’ai dit que depuis janvier, je loue même un petit bureau fermé. Mon objectif est donc de déménager par petit bout de nouveau mes affaires (surtout plein de papiers avec des notes partout) afin d’être opérationnelle presque comme dans la vie normale à partir du 1er juin. Ceci dit, je ne suis pas sûre que ça m’aide entièrement car j’ai surtout besoin de voir de NOUVELLES choses. Heureusement, il y a la lecture, de nouvelles musiques à découvrir au détour de playlists Spotify, et de nouvelles images à fabriquer.

Morceau du training set de 10 000 polaroïds de tulipes, prises et annotées à la main, pour prendre du recul sur l’intelligence artificielle. L’oeuvre est intitulé Myriads (Tulipes) par Anna Ridler. Vue au musée du design de Londres. J’étais complètement fascinée devant, tu imagines bien.

Mais où est le fun ? Je te le demande ! Pas dans ma déclaration de revenus en tout cas. Oui faut le faire, ça va, c’est bon.

Heureusement qu’il existe les appareils photo tout de même. Car si je devais dessiner tout ce qui attire mes yeux pendant une marche, un trajet, une promenade, alors on m’attendrait vraiment longtemps. À moins que l’on soit en vacances, je comprends que la patience pour m’attendre encore et encore ne soit pas toujours au rendez-vous ! Pourtant, fabriquer des images, comme j’aime dire, c’est quasi vital. Étrange, non ? Un flow de quelques minutes, ou de quelques secondes, mais un flow quand même.

Avec les histoires de confinement et de déconfinement, je vois beaucoup d’éloges du télétravail. Même, par moment, des messages un peu vengeurs de télétravailleurs convaincus. Sauf que le télétravail (working from home ou wfh comme disent les gens hypes) subi n’est pas du tout la même chose que le télétravail choisi.

Je sais que pour moi, ce qui fonctionne pour que je me sente bien et que je sois productive (ça va très souvent ensemble), il faut surtout que je bouge. Chez moi, je ne travaille pas forcément du même endroit même si j’ai un bureau comme espace principal de squattage. Et même si je loue une pièce où j’ai installé une table, une chaise et un écran, je passe aussi (normalement) beaucoup de temps à flâner pour finalement m’assoeir sur un banc pour gribouiller mes notes ou m’envoyer des memos vocaux. Je crois que pour que ça marche, il faut que je marche, littéralement. C’est un mode de fonctionnement totalement incompatible avec le fonctionnement d’un bon nombre d’entreprises. Déjà parce que je pense qu’on aurait aussi du mal à se dire que je produis ou que je réfléchis alors que j’ai simplement l’air de me promener au hasard. Mais c’est comme ça, que veux-tu !

N’oublie pas de rester hydraté.


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