La chaise musicale des locataires avant le Paris Haussmanien

Mort aux locataires, Assez de canailles pour ne pas payer leurs termes fait partie des livres qui m’ont attirée par l’habileté du titre. La couverture est sobre et monochrome, toute grise avec un dessin de presse. La couverture n’était graphiquement pas faite pour moi, qui suis plutôt attirée vers les objets  travaillés comme des prototypes de design du livre. Parfaitement, moi qui n’ai aucune peine à lire un livre sous son format numérique sur une liseuse, je suis attachée à la forme des livres. Je veux que ceux que j’achète soient jolis et que leurs formes soient à la hauteur de leur contenus lorsque l’image en est un sujet principal. Pour le reste, lire un classique à 50 cents acheté chez Gibert ou en format numérique gratuit, ou en Flammarion neuf à 5 euro… ne fait pour moi aucune différence.

Apparté plus tard, j’ai donc emporté avec moi Mort aux Locataires !, le livre au deux titres. Il y a celui qui est long et complet cité en début de billet, puis celui imprimé sur la couverture comme une Une de journal. Le titre mon ami, c’est de la poésie. Lorsque le choix des mots permets de donner un rythme graphique et phonétique, c’est de la poésie au sens propre du terme.

Le Paris que nous connaissons aujourd’hui, avec ses bâtiments blancs et ses particules fines, est le résultat d’une longue, très longue série de travaux à travers la Capitale. 120 000 logements détruits sont remplacés par 215 300 logements dans 34 000 immeubles. C’est un progrès mais la période de transition est plus que rude. On assiste la valse des locataires qui vont d’appartement en appartement et qui sont tout simplement dépendants des propriétaires… et des travaux. Les contrats durent 3 mois, période au bout de laquelle le locataire peut librement être expulsé ou voir son loyer sérieusement augmenter. Les conditions de location sont strictes, difficile si on a des enfants, et on vend des pièces miteuses comme étant de véritables palaces.

J’ai l’impression que ce qui s’est passé durant cette période a figé la tradition de la toute puissance du propriétaire pouvant se permettre des demandes qu’on peine à comprendre. Quoi ? Tu veux savoir si je cuisine régulièrement de la friture ? C’est le genre de déboires que rencontrent entre autres les étudiants dans leurs recherches de logement, que ce soit seul ou en colocation.

Ne nous y détrompons pas, le livre que je vous présente est une compilation. Elle met en parallèle les textes de Paris-Propriétaire écrit par Taxile Delord, Edmond Texier, Arnould Frémy et les dessins de Honoré Daumier. Les légendes sont quant à elles écrites par Charles Philippon.

Un livre à consulter si vous êtes amateur de l’histoire de Paris ! Ou si vous y cherchez un appartement, vous pourrez relativiser.

> Mort aux locataires assez canailles pour ne pas payer leurs termes, Les Éditions du Mécène, la passion de paris, 17 €


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