Régulièrement, j’ai des petites invitations (très sympathiques) pour des événements dits pour blogueurs. Parfois j’y vais, parfois je n’y vais pas. Au début, j’y allais tout le temps et j’avais toujours un billet à produire après. C’était la passion et la curiosité qui me motivaient à me déplacer. Petit à petit, j’ai ressenti une fatigue par rapport à ces rendez-vous.
C’était facile de me reconnaître. J’avais mon appareil photo en main et je contorsionnais dans des positions saugrenues pour amener de beaux visuels (souvent un échec) et je prenais toujours des notes. Il me fallait trouver un angle, quelque chose à dire. Mes seuls énervements vis-à-vis de l’organisation de ces rencontres n’était jamais dû à la qualité du buffet, mais plutôt à l’absence de dossier et d’informations pouvant m’en dire plus sur ce qui se passait là.
En mon sens, le meilleur moment que j’ai pu passer pour ce genre d’occasion fut le vernissage de l’exposition QuickLab. Contact parfait, échange enrichissant, et RP toujours à me demande si j’avais les informations que je désirais, si je ne voulais pas être présentée à quelqu’un de présents.
Tandis que si on me lâche dans une foule au milieu de petits-fours sans personne à qui poser des questions, j’en ressors non seulement déçue mais également particulièrement nerveuse de frustration. Les personnes m’ayant déjà vu dans cet état pourront dire que ce n’est pas bien joli à voir.
Pour moi, la soirée blogueur ne doit pas être un prétexte pour m’intéresser à quelque chose. Cela peut me donner une porte d’entrée pour découvrir de nouvelles choses, en revanche je refuse de me forcer. Ce n’est pas éthique ou par quelconque pseudo déontologie, mais cela me fait juste particulièrement chier. On n’ouvre pas un blog perso pour parler de chose qu’on aime si c’est pour s’intéresser à des choses sur lesquelles on n’a rien à écrire.
Bien-sûr c’est génial d’aller à des soirées où tu es invitée, cela flatte, on se sent un peu important. Bien entendu j’ai adoré remporter les Golden Blog Awards, et j’ai absolument pris mon pied à LeWeb cet hiver. Ce serait plutôt insultant et hypocrite de dire que ce n’est pas absolument génial d’avoir quelques privilèges.
Alors parfois, souvent même, je reçois un communiqué de presse ou une invitation et je n’y vais pas toujours. Je préfère me déplacer par moi-même le jour que je veux et à l’heure que je veux pour mieux profiter des choses. C’est pour moi beaucoup plus enrichissant.
Il y a près de deux ans, j’étais allée à l’exposition Bulgari au Grand Palais et mon billet parlait alors de la très belle scénographie conçue par Fabien Iliou. Quelques jours plus tard, Fabien Iliou m’invitait à le rencontrer et me montra ses futurs projets pour me remercier. Voilà pour moi la réelle récompense que peut m’apporter ce blog que je dois monétiser à hauteur de 30 euro par an en moyenne. Je suis payée en rencontres, en conversations, en échange.
Dit comme cela, je suppose que cela peut paraître un peu idéaliste voir même complètement con.
Mais pour revenir à cette histoire de soirées pour blogueurs, ou ces “events” comme disent les influentes… si le contenu en terme d’informations et de rencontres avec les gens concernés par le sujet ne m’est pas satisfaisant, j’ai une forte tendance à adopter une position de frustration défensive. Sachez le, c’est assez terrible d’être jetée au milieu des influents et des gens qui ont 3 soirées de ce genre par mois au minimum. Tout le monde se connaît, se fait la bise et demande des nouvelles de la famille de l’autre. Au milieu, je suis paumée à dire que j’ai un blog qui s’appelle Ecribouille.net et qui parle de culture graphique et numérique. C’est trop intello, ce n’est pas assez mondain, cela n’intéresse personne si je suis une spécialiste de la fabrication de déchet numérique dans le Web, sauf peut-être Fred Cavazza.
Tant que je suis occupée et que je peux faire la fille sage qui prend des notes, tout va bien, sinon je serai dans mon coin à essayer de choisir dans quelle groupe je pourrais bien m’insérer ce qui débouche presque toujours par un échec monumental. Oui, dans la vraie vie je suis plutôt une timide gourdasse et qui parle fort sans faire exprès.
Ce n’est pas une coupe de champagne qui va me faire oublier que c’était chiant, sans rien de nouveau à raconter, et qu’il s’agissait d’un moment où ton ROI détermine l’intérêt que tu peux avoir en conversation. Ta venue a été pensée, et elle fait partie d’un certain investissement dont l’impact sera mesuré pour faire l’objet de rapports avec de beaux chiffres. C’est le jeu, Lucette.
Pour résumer ces quelques 700 mots : j’adore qu’on me montre des choses intéressantes et rencontrer de nouvelles personnes, mais je n’aime pas attendre que le temps passe avec un macaron au bout des doigts.
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