Le nouvel an chinois. Chez moi, cet événement n’est aucunement synonyme de pétards et des parades de dragons. C’est surtout un moment familial où on se réunit pour rendre hommage à nos ancêtres, et souhaiter tout le bonheur possible pour nos proches encore à nos côtés.
Cette année, la neige tomba en région parisienne pour ce week end de fête. Le repas est certes opulent, mais il ne s’agit pas de se remplir la panse jusqu’à devoir ouvrir les boutons de son pantalon. En réalité, ce repas n’est pas pour nous.
Chaque bâton d’encens qui pique un plat permet d’appeler un de nos défunts pour le convier au repas. Ils ont la priorité, pendant ce temps personne ne touche au repas et c’est le moment pour préparer les couverts et la tablée des enfants. Nous sommes tous réunis, et lorsque Noël n’est jamais une obligation, le nouvel an chinois est bien une chose que nous n’oserions pas rater.
Les bons esprits veillent alors sur nous, s’assurant que tout se passe pour le mieux. Ils sont là dans la petite maison à l’entrée du jardin pour accueillir les invités et repousser les esprits mal intentionnés.
Goutte par goutte, la neige fond et nous encourage à nous rappeler les moments de l’année passée. Il n’y a pas si longtemps que cela, ma grand-mère – elle figurait telle une matriarche dans notre famille – était parmi nous pour l’événement.
Les ancêtres ont déjeuné, tout le monde s’attelle à faire manger les enfants. Il faut qu’ils soient prêts pour brûler les faux billets et les fausses feuilles d’or. Plus tu en brûles, plus tu es susceptible d’en recevoir réellement durant la nouvelle année. Je m’éloigne alors pour ne pas subir la fumée, pour m’isoler dans le calme et continuer de regarder la neige fondre. Puis le tour des adultes vient, et nous profitons du banquet.
Tout est frais, et cela fait bien longtemps que nous n’achetons plus rien chez le traiteur. Depuis des décennies, mes parents perfectionnent la cuisson du canard. Mais ce n’est qu’un exemple. Tout est posé sur la table et nous nous servons nous mêmes. Aucune cadence entrée, plat, fromage, dessert, café, ne nous imposée et le repas est terminé à peine une heure et demi.
Nous laissons les enfants jouer encore tout l’après-midi, ils profitent ensemble du jardin et nous nous hâtons de fermer les volets pour qu’ils ne brisent pas les vitres de la maison à coup de ballon.
Voilà donc comment j’ai accueilli l’année du serpent.
Pas très asiatique, mais il fallait tout de même que je vous montre le sublime gâteau de ma soeur, un entremet poire chocolat.
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