Le titre, c’est toute une histoire et c’est parfois même problématique. Bien que je ne tarisse jamais en sujets de billets, je finis très souvent par sécher au niveau du titre. Dans ces moments, je demande l’avis de @remzz qui est mon consultant officiel sur ce sujet. Aujourd’hui, j’ai fait l’erreur de lire à 3 h du matin le message d’une personne – que je ne citerai pas – me demandant un avis pour trouver les titres de deux de ses prochains billets. Voici donc finalisé un article qui était dans mes brouillons depuis plus d’un an : il s’agit de souvenirs du temps où je me destinais à la presse quotidien régionale, avec une pincée d’expérience numérique, et un soupçon d’absurdité.
Se donner un nombre de caractères
Certains conseillent de se limiter aux 70 caractères de Google pour composer un titre. Ce nombre correspond à la limite affiché dans les résultats. Mais 70 caractères, ça fait quoi ? Et bien cela donne à peu près cette taille de titre :
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On commence à pouvoir faire quelque chose avec cela. Il est aisément possible de faire une phrase courte et construite avec un groupe nominal sujet, un verbe et un complément. Il s’agit d’un règle d’optimisation mais non des moindres. Ce n’est pas seulement une lubie de référenceur pour permettre d’améliorer les pages d’un site, mais c’est aussi une manière de se fixer une limite. D’ailleurs, entraînez vous à essayer de limiter la taille de vos titre comme vous le feriez pour une inscription dans un annuaire. Cela permet de faire de la gymnastique de l’esprit pour ensuite trouver vos titre de plus en plus facilement.
En effet, vous savez que c’est ce que verra l’internaute quand il tombera sur votre site à la suite d’une recherche. Il paraît alors évident qu’un titre entier est beaucoup plus attirant.
Autre détail, 70 caractères est l’exacte moitié des 140 caractères d’un tweet. En cas de relais sur les réseaux sociaux, cela donne donc de la place pour faire un retweet de votre billet en ajoutant un commentaire personnalisé. Ce dernier augmentera des chances au tweet d’être lui-même rediffusé car il sera commenté et donc adapté à la cible, à les followers du compte en question.
Plus simplement, prenez également en compte la limite d’affichage de votre site. Il est tout à fait disgracieux d’avoir un caractère de ponctuation rejeté à la ligne, ou un mot seul s’il s’avère être accessoire. En revanche s’il s’agit d’un mot important, cela peut permettre une emphase visuelle. Dans tous les cas, il vaut mieux assumer le titre qui tient en une ligne d’affichage sur le site, ou celui qui en fait bien une et demi.
Sujet : Angle
À un même sujet d’article peut correspondre des dizaines d’angles (point de vue). C’est ainsi que pour le sujet tant d’actualité qu’est Noël, on peut le traiter sous l’angle de la difficulté de choisir un cadeau pour sa soeur, faut-il un cadeau pour son chien, offrir une gomme à un calligraphe, les cadeaux les plus stupides du monde.
Il est donc possible de partir de la construction mot clé : petit développement pour un titre de billet. L’usage de la virgule ou encore du tiret à la place des deux points est également possible.
L’idée est de séparer les deux à la manière d’un titre et d’un sous-titre. C’est de cette manière qu’il est possible de mettre en place des séries de billets liés qui seront identifiés par le lecteur.
- Ma vie : j’ai pris une douche
- Ma vie : je n’aime pas le pain de mie
- Ma vie : les chaussures qui prennent l’eau, c’est vraiment naze
La première partie du titre peut alors permettre de caser un mot-clé pour attirer la cible.
- iPhone 5s : enfin les rumeurs
- Copé – Fillon : le dénouement
- Astuces : Gagner 10 000 euro sans rien faire
- L’aventure des ewoks : la caravane du courage
Le verbe à l’infinitif
Une manière de faire qui peut se composer avec la précédente, c’est l’usage de l’infinitif. Il permet d’indiquer que vous êtes le nouveau messie de votre sujet et qu’il est très important que votre billet soit relayé. En effet, il apporte toutes les bonnes pratiques, que dis-je, les meilleures pratiques à mettre en place pour atteindre vos objectifs de bonheur dans la vie.
La construction de ce type de titre se fait alors ainsi : verbe + objectif à atteindre
- Préparer les meilleurs petits-pois carottes
- Choisir une jupe qui ne fait pas pouff’
- Manger au fast food sans grossir
- Oser dire non quand on abuse de votre gentillesse
Cette manière de faire est plutôt pratique, car elle permet parfois d’attirer le lecteur. Ce titre est une forme de promesse faite au lecteur, lorsque votre extrait de billet s’affiche dans un agrégateur de flux RSS ou encore sur un mur Facebook.
Notez que ce même titre peut également se transformer en question : Comment préparer les meilleurs petits-pois carottes ?
Le groupe nominal
Je vous présente la méthode de racolage par excellence : le groupe nominal. C’est grâce à lui qu’on arrive à mettre au point des titres catastrophiques et accrocheurs avec une musique de fond stressante, tout en animant une vidéo qui présente des titres de journaux qui se superposent. Le Daily Planet est en l’occurence le champion en titre de cette catégorie.
- Superman contre le Club des 5
- Les boissons light non toxiques
- Le taille-crayon sans lame
Pour certains blogs, un groupe nominal même sans être racoleur est amplement suffisant. Je pense notamment aux blogs que j’appelle portfolio, ou certains blogs d’humeurs. Bien entendu, tout dépend de ce que vous voulez en faire.
La proximité
Lorsqu’on est sur Internet, quelle proximité jouer ? Vos lecteurs sont partout et surtout là où vous l’imaginez le moins. Cela dépend alors du type de lectorat dont vous disposez. Si votre blog est local, alors il est possible de situer des noms de lieux assez spécifique et qui leur parleront. Je pense par exemple à un titre qui serait : Blogueuse from Ozoir-la-Ferrière. Ça envoie du pâté, non ?
La proximité peut alors également être thématique. Si un site est spécialisé dans un certain domaine, il peut se permettre un vocabulaire spécifique où le lectorat fidélisé se reconnaîtra. C’est ainsi qu’on peut se permettre quelques références culturelles (ou pas).
L’appât
Nous voilà de nouveau avec cette histoire de promesse. Dans ton titre, tu peux promettre à ton lecteur de belles choses comme trouver l’âme soeur ou encore la solution pour ne pas prendre de poids pendant les repas de fêtes.
L’autre solution est de placer très discrètement des choses qui ressembleraient à ça :
- Ici gagne un truc très cher
- Participe au concours pour ce coffret de maquillage
- Sois sélectionné pour être blogueur officiel du canton
Le jeu de mot
Le jeu de mot est très certainement la technique la plus dangereuse. Vous pouvez autant paraître comme étant le génie du siècle, ou faire le plus gros flop de l’histoire de votre site. Non seulement personne n’y comprendra rien, mais en plus de cela il ne va attirer personne. Même vos lecteurs fidèles n’oseront pas cliquer sur lire la suite.
Pour ma part, j’aime faire des analogies. C’est quelque chose que j’ai appris à beaucoup faire lorsque j’étais guide dans un musée qui s’avérait être un ancien bâtiment de la marine nationale. J’avais en face de moi tous les publics, de tous âges et de tous les nouveaux, alors lorsqu’il fallait expliquer le rôle de l’allumeur d’une chaudière d’une machine à vapeur… l’analogie était une solution.
Madame, c’est quoi un sonar ? Madame, pourquoi il fallait mettre des pignons hélocoïdaux dans le moteur ?
Alors vous pouvez partir d’une analogie, fouiller un peu dans son champ lexical, ajouter un adjectif pour resituer le contexte… et le tour est joué. Pour que cela fonctionne, il faut parfois ne pas hésiter à utiliser une phrase complète ou alors reprendre une phrase connue et remplacer certains mots pour correspondre à votre sujet. C’est de la citation déformée dans ses intérêts personnels, mais c’est efficace car vous jouez en même temps la proximité tout en donnant l’angle de votre billet.
La vraie difficulté dans tout cela
Bien entendu, toutes ces méthodes sont combinables entre elles. Le tout est une question de mesure pour ne pas tomber dans le flop sidéral.
La meilleure astuce est de tester le titre avec les personnes que vous avez à votre disposition, de la même manière qu’on testerait une blague. Parfois, un simple regard peut vous faire comprendre qu’il va falloir trouver autre chose.
Mais ce qui rend l’exercice d’autant plus difficile avec le Web, c’est que vous ne pouvez pas savoir à l’avance d’où vont venir les internautes. Votre billet va s’afficher à de multiples endroits pour optimiser ses chances d’être lu, mais selon le support l’affichage ne sera absolument pas le même. Il faut alors réussir à penser à un titre qui pourra en moins d’une seconde attirer l’oeil, l’intérêt, et le relais.
Bon courage.
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