Voilà un sujet bien sensible que je n’aime pas beaucoup aborder : mes dessins. À une époque je les montrais beaucoup. En vérité je les montrais à tout le monde dans la maison dès qu’il y en avait un de terminé, et je m’empressais de le scanner pour le partager à la planète entière. Aujourd’hui les choses ont changé.
Je crois avoir eu une espèce de crise du dessin, au sens où mes mains ont été prise d’un doute incontrôlable. Mon trait a perdu confiance, et je n’osais pas poser la mine de peur de voir ce qu’elle pouvait produire. Quelque part, ce fut un enchaînement de déceptions comme si j’étais trop exigeante avec moi-même. Mais comme pour beaucoup de chose, c’est un cercle vicieux où le manque de pratique fait baisser le niveau pour finalement faire perdre le goût pour l’activité.
Aujourd’hui je pratique, mais en cachette.
Je n’ose pas, et je me mets dans des positions physiques peu confortables pour réussir à capturer des moments avec mon feutre. C’est en cachette, dos courbé et main crispée que je griffonne sur un cahier. Cela donne souvent des résultats peu concluants car ils me forcent à regarder de loin et rapidement et je ne suis pas très bonne pour ce type de travail de mémoire.
Parfois je trouve un volontaire et je lui dis “SURTOUT TU NE BOUGES PAS”. Les séances de dessin de modèle vivant me manquent vraiment. C’était prendre le temps d’observer, de mesurer et de tracer. J’aimais choisir le trait qui faisait comprendre la forme et la silhouette.
Alors furtivement, j’essaie de saisir au moins les silhouettes.
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