“Journal de France”, le film que tous les amateurs de photographie devraient voir

Quel que soit le domaine auquel vous vous intéressez ou pour lequel vous vous passionnez, il y a toujours dans ces disciplines des personnages marquants.

Mais non pas marquant parce qu’ils ont accompli une chose extraordinaire que nous pouvons retenir par une date sur un calendrier, mais parce qu’ils impriment et imprègnent notre mémoire de quelque chose de sensible. C’est comme si lorsque vous prenez connaissance de l’existence du travail de cette personne, vous vous dîtes soudainement “punaise, je n’avais rien compris en fait”.

Et bien pour moi, Raymond Depardon a été un de ces personnages. J’étudiais alors le journalisme et le cours de “photographie de presse” était là pour me donner une culture visuelle globale et critique.

C’est à ce moment là que j’ai découvert la logique des temps faibles de Raymond Depardon qu’il a exploité à New York pour le journal Libération. Mais l’année passe, la vie continue et je ne vais pas plus loin dans la découverte des images produites par Raymond Depardon. Pendant ce temps là je m’intéresse énormément au calotype et aux évolutions des procédés photographiques, comme si j’avais besoin de revivre et d’expérimenter les changements matériels et des matériaux pour vraiment comprendre.

L’an dernier, j’ai loupé l’exposition La France de Raymond Depardon présentée à la Bibliothèque Nationale de France. Mais cette fois-ci aucune excuse, j’assiste à une projection de Journal de France, et c’est hors de question de ne pas vous en parler. C’est un long-métrage réalisé par M. Depardon lui-même et Claudine Nougaret. Le premier, nous le savons, est photographe, la seconde est ingénieure du son pour le cinéma.

Il sort au cinéma le 13 juin 2012.

Absolument splendide

Le film se déroule sous la forme d’une alternance entre une narration en voix-off de Claudine Nougaret, qui raconte et présente les souvenirs filmés par Raymond Depardon, et des séquences du travail de Depardon à travers la France. On a alors l’impression que cet homme a réellement tout fait et tout vu. C’est aussi pour cela qu’il photographie la France, ce territoire proche qu’il ne connaît pas si bien que cela.

Une narration qui n’est jamais ennuyante, jamais silencieuse même lorsqu’elle est muette. Tout nous parle au point qu’on se surprend à oublier qu’il s’agit d’un film sur un photographe, on est sans cesse pris dans chaque bribe d’histoire.

Pendant que Raymond Depardon de 2012 parcourt la France en essayant de photographier sans voiture et sans personne, nous découvrons les films. Chacun d’eux m’ont troublée dans cette manière de filmer qui va à la rencontre des personnes. C’est comme marcher dans la foule, croiser un regard, s’attacher à une silhouette et la suivre. Puis une autre attire notre attention et on la suit à nouveau. Cette manière de filmer si proche du regard humain crée une narration des plus intimes.

Mais je ne vous en dis pas plus. Je vous encourage réellement à voir ce film. Cela vaut le coup pour tous les passionnés de photographie, pour tous les amateurs d’image, pour l’homme, pour le travail d’une vie, pour la méthode, et pour tout ce qui y est raconté sans la moindre exception.

Bande-annonce


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